Fort d’un excellent et très positif soutien médiatique depuis 4 ans, Sabaton, nous revient avec "Carolus Rex", un album qui selon toute logique devait permettre au groupe d’exploser et de s’imposer sur la scène métal. Mais, en ce début 2012, l’onde de choc en provenance des guerriers suédois est d’un tout autre ordre puisque, pendant l'enregistrement de ce sixième album, 4 de ses membres ont annoncé leur départ pour cause de "lassitude". Cet apport de sang neuf permettra-t-il de faire évoluer la musique d'un groupe qui commençait un peu trop à stagner ?
Las, le constat déjà fait il y a deux années, s’impose ici de manière encore plus forte : Sabaton est un groupe ultra efficace et qui maîtrise avec un art consommé toutes les recettes d’un Heavy Métal / Power Métal énergique et puissant... Sauf que le sentiment de redite est devenu trop présent. Dans un style qui oscille entre Blind Guardian et Freedom Call, le groupe aligne ainsi des compositions basées sur des mélodies épiques et des refrains se voulant puissants et virils. La formation alterne avec aisance les titres lourds et puissants ("Carolus Rex", "A Life Time Of War", "Long Live The King"…), et les hymnes purement Heavy ("Killing Ground", "Poltava"), sur fond de grandiloquence générale.
Le savoir-faire est donc indéniable et il est bien difficile de trouver une faille dans un des titres qui composent cette ode au roi Charles XII de Suède. Tout au plus pourra-t-on trouver l’usage de chœurs guerriers un peu trop systématique, et relever l’aspect banal de "Poltava". Non, décidément ce qui est gênant, c’est bien le rabâchage des mêmes recettes depuis trop longtemps. A noter que l'édition suédoise est dotée d'une reprise de Rammstein, alors que l'édition internationale comporte quant à elle une reprise assez dispensable du "In The Army Now" de Status Quo.
Les inconditionnels du genre s’en réjouiront et loueront l’interprétation sans faille et la solidité des compositions. Ils verront en Sabaton une sorte de maître étalon du Heavy Métal, ce qui est assez proche de la réalité. Les autres seront probablement gagnés par un léger ennui qui a de fortes chances de rapidement virer au désintérêt, voire à l’indigestion. Pas encore l’album de trop, mais nous nous en approchons…