Avec ce "Bye Bye Lullaby", The Murder Of My Sweet nous propose son second album après un "Divanity" qui avait connu un certain succès dans le pays d’origine du combo, la Suède, où le single "Bleed Me Dry" avait grimpé jusqu’à la 14ème place dans les charts. Il faut dire que Daniel Flores, qui y tient les fûts et compose les morceaux, joue avec son second combo la carte de l’easy listening avec détermination, intention qu’il ne peut afficher avec son projet originel, le groupe de Métal Progressif, Mind’s Eye. En effet, il est plus aisé de flirter avec le commercial quand on œuvre dans le milieu du Hard-Rock (soit disant) symphonique que lorsque l’on surfe sur les vagues progressives.
Et niveau côté commercial, l’auditeur est ici bien servi. Car à n’en pas douter, ce sont bien les ondes radios qui sont courtisées tout le long des 13 titres qui composent cet album. Bien plus teinté FM, voire Pop, que les autres combos qui, comme Evanescence, Within Temptation ou Delain, jouent dans la même cours de récréation que les Suédois, TMOMS et sa vocaliste Angelica Rylin caressent sans vergogne le mélomane dans le sens du poil, tout en y déposant une bonne pincée de sucre en poudre.
Afin de poursuivre dans les comparaisons avec les groupes précités, question rythmique, le combo se rapproche plus d’Evanescence que de Within Temptation et de Delain. Le côté syncopé des riffs, moins Métal que ceux qui parsèment les compositions de la bande à Sharon ou ceux assénés par les compagnons de Charlotte, y est pour beaucoup. Cependant, TMOMS conserve ses caractéristiques propres, les sonorités sont synthétiques, elles donnent même parfois l’impression d’être 'effacées' et pourraient même être taxées de linéaires. Les passages techniques sont inexistants et des arrangements multiples saupoudrent les titres ; le plus souvent néo, parfois symphoniques, ils sont la marque de fabrique du groupe qui explique proposer du Métal cinématographique. Question vocalises, Angelica n’insuffle malheureusement pas autant d’émotions dans ses partitions que les deux belles précitées. Il n’est pas question de parler de fausseté, comme on peut le lire ici ou là, mais force est de constater que l’encéphalogramme vocal reste plat.
Toutefois, même si les Suédois n’ont que de faibles chances de trouver une place dans le cœur des amateurs du genre aux côtés des cadors sus-évoqués, il n’en demeure pas moins qu’ils pourraient fort bien intéresser les aficionados du Hard-Rock Mélodique pour peu qu’ils ne soient pas sectaires, effrayés qu’ils pourraient l'être par l’étiquette 'musique pour ados rebelles' qui leur est méchamment collée dans le dos par quelques journalistes et chroniqueurs, ou celle de 'Martine fait du Métal' qui a au moins le mérite d’être comique. Gardons-nous de sentences aussi gratuites et nous finirons bien par permettre à notre musique chérie de bénéficier d’une diffusion plus conséquente dans les médias et d’acquérir la reconnaissance qu’elle mérite.
Alors effectivement, TMOMS n’a rien inventé avec ce "Bye Bye Lullaby" qui est loin d’être original. Oui, concédons que cet opus est formaté en diable et taillé pour les ondes, mais tout de même, l’essai contient suffisamment de titres accrocheurs pour vous procurer quelques plaisirs sur plusieurs écoutes. Et qu’importe qu’ils soient coupables !