Malgré son retour dans Accept, le guitariste Herman Frank n'a pas mis de côté ses autres activités musicales. Il a sorti un nouvel album avec son autre groupe, Victory, et surtout, il nous présente son deuxième album sous son propre nom, "Right In The Guts". Son premier jet, "Loyal To None" sorti en 2009, présentait un métal purement germanique parfaitement réalisé et qui mettait en valeur ses grandes qualités de guitariste. Le tout n'était guère original, bien dans le moule du genre, mais avait le mérite de rendre parfaitement honneur à une certaine idée du heavy métal. Ce deuxième album, à la pochette fort semblable, garde cette même volonté. Frank a largement renouvellé son line-up, ne gardant que le bassiste Peter Pichl, mais il ne dévie pas de sa route musicale. "Right In The Guts" est un pur disque de heavy mélodique germanique avec juste, ici et là, des passages plus blues à la Whitesnake.
Si l'ensemble reste bien ancré dans la deuxième division du genre, sans idée forte ou grand tube comme sait le faire Accept, il devrait cependant ravir les fans du genre qui cherchent leur dose de métal à l'ancienne. Les refrains sont efficaces, Rick Altzi, au chant, fait parfaitement son boulot avec un léger grain rugueux, tandis qu'à la guitare Frank s'en donne à cœur joie, balançant riffs et soli à la fois techniques et mélodiques avec classe et efficacité. Et quand le groupe sort des sentiers battus, il le fait avec talent. ainsi "Vengeance" et "Falling To Pieces", sont-elles deux belles pièces plus blues dans l'esprit de Whitesnake, Altzi ayant le grain de voix idéal pour ce type de chanson. Il est alors dommage qu'en fin de disque, les titres plus banals s'enchainent. Il y a un peu trop de facilité et de répétitions et seuls "Lights Are Out" et "Waiting", deux titres bien speed à la Accept, tirent leur épingle du jeu.
Loin des sommets commerciaux et artistiques de son groupe principal, Herman Frank aura bien du mal à sortir de l'anonymat avec ce genre d'album. Mais est-ce le but du guitariste ? "Right In The Guts" semble plus faire office de récréation qui permet à son géniteur de vivre sa passion à 100% et de jouer quand ça lui chante dans des petits clubs un peu partout dans le monde au contact de ses fans qu'autre chose... Finalement, qui s'en plaindra ?