Neuvième album de Jorn Lande que ce "Bring Heavy Rock To The Land", et une première question se pose : quel style musical teinte cet opus ? En effet, ce que d'aucuns considèrent comme le Maître de la Râtelle Divine aime à faire preuve d'un certain éclectisme en matière de goûts musicaux. Point question d'évoquer ici ses prestations musicalement chamarrées chez Ark et Beyond Twilight et leur Métal progressif, Avantasia et son Métal Mélodique, ou Masperplan et son Heavy Metal, mais plutôt ses albums solos qui visitent tour à tour le Hard-Rock, le Hard-Mélo, le Heavy et le Métal Mélo. Eh bien chers Musicwavophiles, aujourd'hui au menu vous aurez du Hard-Rock de base tel que nous le proposait Dio sur son incontournable "Holy Diver".
Oui mais voilà, n'est pas Dio qui veut et pourtant, à n'en pas douter, Lande le veut vraiment. Pensez donc, à peine sorti d'un opus en hommage au Nain à la voix d'or ("Dio" en 2010), voilà que le Norvégien nous propose un opus qui ondoie tout de même un tantinet dans les mêmes eaux que les premiers essais de son idole. Mais franchement, ici on s'ennuie sévère. Mais pourquoi de tels outrageants propos hurleront les hordes aimantes du blond frontman ? Et bien parce qu'en écoutant de près cet album de dix titres, auxquels nous enlèveront "Ride Like The Wind" l'inutile reprise du tube de Christopher Cross que Saxon avait adapté de manière plus performante, "Time To Be King" cover de Masterplan encore plus incongrue et le titre "My Road" qui fleure plus l'intro qu'un vrai morceau, il n'y a pas de quoi s'extasier sur les sept morceaux restant.
Démonstration : le titre éponyme étire paresseusement ses sept minutes sur un tempo quasiment invariable qui lasse très rapidement, et "A Thousand Cuts" le coiffe au poteau de la lassitude avec ses huit minutes mélodiquement linéaires, même si le refrain peut faire frissonner une des paupières des auditeurs endormis. "Chains Around You" accélère le tempo et y va de ses quelques sursauts mélodiques mais s'empêtre une fois de plus dans une redondante rythmique désolante. "The Word I See" propose une ballade qui ne balade guère et "I Came To Rock" affiche un électro-encéphalogramme plat (toujours cette linéarité dans la fadeur) hormis lors de quelques rares fulgurances du tempo. Seuls "Ride To The Guns", sorte de bouffée d'oxygène vive et mélodique, et "Black Morning", une ballade acoustique façon Southern-Rock remportent haut la main la palme des meilleurs morceaux de l'album, ce qui n'est pas une performance vu l'absence de concurrence.
En conclusion, "Bring Heavy Rock To The Land" est un album à oublier pour peu que vous ayez envie de l'écouter après cet avertissement qui m'emmène, une fois n'est pas coutume, à hurler avec une horde de canidés de la planète Net. Je ne saurais que trop conseiller à monsieur Lande d'arrêter de se prendre pour Ronnie et de nous refaire un album d'Ark...