Si la Slovénie n'est pas bien souvent représentée dans le monde du rock, quelques groupes méritent cependant le détour et Dirtswitch fait partie de ceux là. Combo de formation plutôt classique (guitare/basse/batterie/chant), il a la chance de compter en ses rangs un chanteur qui porte haut et fort une musique bien interprétée.
D’inspiration hard mélodique, les multiples couches de guitare font office de bulldozer déblayant la route (Restraints, Too Much, Sulfur, My Story) sur des rythmes aux limites de ceux que pouvaient utiliser Body Count donc proche d’une sorte de rap bodybuildé.
Bien sûr, si le propos est loin de donner dans le mélodique, la voix de Luka Lamut fait merveille se situant dans le registre bas de celle de James Labrie, apportant ainsi la douceur nécessaire dans le monde de brutes que côtoit les slovènes. Ce gosier fait d’ailleurs tout aussi merveille sur les mid-tempos Innocence et Another Breath que sur les ballades Looking Back ou Today. La longue composition Forever, a quant à elle la caractéristique d'être constamment en évolution. Les instruments interviennent les uns après les autres pour former un final puissant et elle fait penser parfois à Scorpions, notamment lors du solo de 6 cordes situé après le break central. L'album se conclut par le joyeux rock - mais grave dans la noirceur - Overhang qui dénote un peu dans l’ambiance plutôt bouillonnante de la galette.
Doté d’un formidable chanteur, Dirtswitch a toutes les cartes en main pour marquer le genre de son empreinte. Avec son heavy puissant influencé par le grunge, la formation est à suivre de très près. S'il y fort à parier que la prochaine livraison soit encore un cran au dessus, ce "Phoenix Down" mérite de toute façon le détour.