Troisième chanteur en 6 albums pour Tokyo Blade, et au-delà de cela, la confirmation qu’à l’aube des années 90, le groupe a définitivement loupé le train du succès en ne parvenant pas à concrétiser les très bonnes dispositions entrevues lors de la sortie de ses deux premiers disques. Il faut dire que la stabilité n’est pas le point fort du groupe et, qu’à l’exception d’Andy Boulton, il ne reste plus grand monde du line-up originel. Celui-ci, qui vient de rebaptiser le groupe en Andy Boulton’s Tokyo Blade après avoir intégré les membres du groupe allemand The Dead Ballerinas, reste clairement le seul maître à bord.
Et sans surprise, le résultat est décevant. En effet, si les deux premiers titres, "1000 Years / The Eye Of The Storm" et "Chains Of Love" font un peu illusion en proposant un Heavy Métal assez classique mais qui n’a pas à rougir au regard de la production de l’époque, le reste est bien plus banal. En 1989, Tokyo Blade pratique un Heavy classique qui ne brille ni par son originalité ni par la qualité de ses compositions. Se contentant de reproduire sans beaucoup de passion, et avec peu de classe des recettes déjà 1 000 fois utilisées, le groupe aligne les titres, qui semblent n’avoir pour seul souci que celui de remporter la palme du morceau le moins mémorable possible.
De plus, l’interprétation est loin d’être exempte de tous reproches, à l’image d’un chant faiblard et de parties de guitares très convenues. Tout au plus peut-on saluer d’une part, un effort de modernisation du son qui, s’il parait de nos jours un tantinet ridicule, pouvait avoir un certain effet il y a 20 ans, et d’autre part, quelques rares tentatives de diversification comme cela peut être le cas avec un "5-Inch Catwalk" qui lorgne timidement vers le Sleaze Rock.
Mais tout ceci est bien trop peu pour sauver de l’oubli ce disque qui ne bénéficia au surplus d’aucun soutien promotionnel à sa sortie. Vraiment pas le disque idéal pour découvrir Tokyo Blade.