Il est des groupes qui, dès les premiers accords, en disent long sur leurs origines géographiques. Avec cet album d'Arafel, "For Battles Once Fought", ne soyez plus si sûr de vous. Sous ces airs parfaits de Black Metal mélodique légèrement folk tout droit sorti du grand nord scandinave, ce groupe Germano-Israelien signe ici une référence dans le genre. Tous les ingrédients sont réunis : l'atmosphère aussi lourde et oppressante que glaciale, les chants guerriers, quelques growls interminables... Une touche de Viking folklorique est également présente sans être (heureusement) prédominante.
Dès l'introduction, on est directement plongé dans cette moiteur froide d'où émerge la chaleur grandissante des chants guerriers, galvanisés par les roulements de la grosse caisse et les saccades de la guitare rythmique. Dès les premières notes de 'Sword's Hymn', on se prend LA claque : une déferlante extrême qui ravage tout sur son passage, laissant parfois place à un calme façon œil du cyclone sur 'Kurgan' notamment, où le violon a la part belle. On atteint l'apogée avec 'The Siege', sur lequel le violon s'illustre encore, mais cette fois pour appuyer guitare et clavier dans le portrait conquérant de la guerre, qui se poursuit dans la 'Confrontation'.
La seconde moitié de l'album met le pied dans le folk sans tomber dedans. On trouvera également plus d'harmonies et de mélancolie sur 'The Last Breath Of Fire' et 'Wolf's Hunt'. Les variations sont impeccables, ponctuant les courses folles des gros riffs avec, tantôt des phrasés acoustiques violons / claviers / guitares bien dosés, tantôt des gros headbangs lents et surpuissants. Les riffs et soli sont recherchés, harmonieux et rudement efficaces : pas de faute de goût, ni d'expérimentations ratées. Exit quelques brouhahas insipides des premiers opus, et les pièges des folklores festifs déjantés sont évités. Ici, la production est propre, carrée, et tourne comme une horloge.
Les chansons s'enchainent parfaitement, donnant l'impression au final d'avoir vécu une épopée tumultueuse, entrecoupée de pauses poétiques. S'en détachent les titres 'Kurgan', 'The Siege', 'The Last Breath Of Fire' et 'Im Feld', mais l'album s'écoute aussi bien d'une traite, comme une œuvre complète et indissociable.