"Patron, 2 Alka Seltzer, s’il vous plait !" C’est au minimum ce qu’il faut ingurgiter pour suivre l’histoire de Tokyo Blade sans mal de crane. Petit rappel : suite au "quasi split" du groupe au début des années 80 (4 des 5 membres originaux du groupe quittent celui-ci lors de ses 4 premières années d’existence), Alan Marsh, son chanteur, monte alors plusieurs groupes avec d'anciens Tokyo Blade. Après avoir créé Mr Ice, il fonde Pumphouse qui commence à rencontrer un petit succès, lorsque, cédant à la pression ambiante, il contacte Andy Bolton, le seul membre originel de Tokyo Blade à être resté dans le groupe, pour reformer celui-ci, et sortir "Burning Down Paradise" en 1996.
Soucieux de tabler sur la notoriété passée du groupe, leur maison de disque publiera en 1998, sous le titre "Pumphouse", l’album que le groupe Pumphouse avait enregistré au début des années 1990. Ce, avant que 3 de ses membres ne participent à la reformation de Tokyo Blade. Pour la petite histoire, une autre maison de disque fera la même chose avec le disque enregistré par le groupe Mr Ice, qui sortira plusieurs année plus tard sous le nom de "Mr Ice", comme un disque de Tokyo Blade, prenant pour prétexte le fait que membres de Mr Ice étaient d’anciens Tokyo Blade… Passion musicale, quand tu nous tiens !
Le résultat de ce petit tour de passe-passe peut difficilement être est assimilé à un disque de Tokyo Blade, ce d’autant plus que la musique présentée ici n’a pas grand-chose à voir avec le style de ces derniers. En effet, à l’exception du titre "S.O.S.", il est bien ardu de faire le lien avec le style NWOBHM. Le disque propose majoritairement un Hard-Rock d’orientation fusion / Funky qui pourrait rappeler par certains aspects, Dan Reed Network ou Fishbone.
Quelques morceaux surnagent un peu et se montrent assez intéressants, à l’image de "Wrong Chair", "Pay The Man", ou bien d’un "SNAFU" dont l’inspiration est plus à chercher outre-Atlantique qu’au sein de la NWOBHM.
Le ton général est dynamique et enjoué, mais il en faut beaucoup plus pour sauver ce qui s’apparente beaucoup à une escroquerie. Un disque pas mauvais sur la forme, mais dont la raison d’être ne sent vraiment pas très bon.