The Red Masque est un quatuor américain dont le domaine de prédilection est un rock progressif très sombre aussi dérangeant que le fut le Zeuhl de Magma il y a un quart de siècle.
"Feather For Flesh" n'est que leur deuxième album et déjà le groupe s'affirme comme une valeur sure tant le sujet est maîtrisé. Chaque musicien démontre une précision technique dans une musique très torturée qui rappelle souvent les créations les plus graves de King Crimson.
Le chant est emmené par Lynette Shelley, une vocaliste impressionnante qui passe de la voix chaude la plus sensuelle aux cris les plus effrayants avec la même ferveur. Le troisième titre "Yellow are his opening eyes" donne la mesure de l'expression vocale de Lynette qui démarre son texte dans un phrasé Morissonien pour finir par l'éructer à la Nina Hagen. Musicalement, ce titre est également le plus puissant de l'album avec ces lignes de basses lourdes et les gémissements de la guitare de Fripp, oh ! pardon, je voulais dire de Kiarash Amani.
"Beggars & thieves", le quatrième titre, est peut-être le plus facile à appréhender. Entièrement basé sur un duo de guitares acoustiques, il sonne comme un chant issu du folklore celte que seules quelques dérives vocales et musicales entraîne vers une ambiance plus gothique.
Le coté Magmaien de The Red Masque se situe dans certaines expériences vocales et folies instrumentales qui parsèment ce disque explosant sur un "Scarlet experiment" on ne peut plus expérimental.
Je ne suis pas du tout amateur de cette musique trop déstructurée à mon goût, mais je dois reconnaître que certains passages de cet album m'ont transporté agréablement. De plus, cet opus dégage une puissance d'expression qui force l'admiration. Je comprends aisément qu'un public averti puisse être conquis par le monde de The Red Masque.
C'est la première fois que je mets une si bonne note à un disque que je n'apprécie pas vraiment !!!