Pourquoi tant de scepticisme à l’annonce du retour de L.A Guns avec un nouvel album ? Parce qu'avec eux nous ne sommes jamais bien loin du ridicule. Les chiffres qui suivent parlent d’eux-mêmes. A ce jour, L.A Guns, ce sont 2 groupes différents, nés des incessants changements de line-up et qui se sont formés autour de ses 2 membres historiques : Tracii Guns et Phil Lewis.
Avec deux groupes pour un seul nom, on se dit qu’il y a matière à sombrer dans le productivisme. Pensez donc : depuis 1999, les 2 moutures de L.A Guns ont sorti 15 albums, dont seulement 3 originaux, le reste étant composé d’albums live, de reprises ou bien de compilations… Le plus triste dans cette affaire, c’est que, aussi surprenant que cela puisse paraître dans ces conditions, la qualité est souvent au rendez-vous, ce qui laisse un léger sentiment de gâchis. Et ce nouvel album de L.A Guns, version Phil Lewis, ne déroge pas à la règle.
L.A Guns nous propose ici du bon Sleaze-Rock qui renvoie clairement aux années 80 avec un son plutôt contemporain. Alors certes, tout n’est pas exempt de reproche. Le niveau assez affligeant des textes combiné à leur manque total d’originalité et la présence de quelques titres très dispensables ("I Won't Play" en étant le parfait exemple), nous coupent en pleine montée séminale. Mais il faut également reconnaître que la moitié (la première moitié pour être plus précis) de cet album est constituée de morceaux très solides et efficaces et que celui-ci s’inscrit dans la ligné de son très bon prédécesseur, "Tales From The Strip".
A l’image de "Better Not Love", "Sweet Mystery", ou de "Dirty Black Night", le groupe nous plonge dans ce qu’il a toujours su faire à savoir un Rock‘n’Roll énergique, simple et entrainant, porté par des riffs imparables et des vocaux éraillés. La reprise, chantée en espagnol, de "Areña Negra", des "célébrissimes" argentins de Bicicletas apporte un petit brin de fraicheur assez agréable.
Clairement, si ce nouvel opus n'obtiendra pas le premier prix d’originalité, sa qualité reste tout à fait honnête. Délesté de ses 20 dernières minutes, il aurait presque pu prétendre à une place sur le podium des agents antidépresseurs de 2012.