Il était très attendu depuis la mise en bouche « 12:5 » de ce début d’année 2004 ! Voici enfin le nouvel album de Pain Of Salvation qui pointe le bout de son nez. A défaut d’un second volume de « Perfect Element » qui se fait décidément attendre, c’est avec « Be » qu’ils ont décidé de continuer leur évolution musicale.
Le concept de l’album porte bien la signature d’un Daniel Gildenlow toujours aussi motivé pour nous faire participer à certaines de ses réflexions philosophiques ou métaphysiques. Cette fois-ci, le sujet traite des mystères de notre existence sur terre, de l’humanité en général, de dieu et des interactions entre tout ce qui existe faisant au final avancer le monde.
Le premier contact avec « Be » ne manquera sans doute pas d’en décontenancer plus d’un. La première piste met tout de suite dans l’ambiance. Deux âmes semblant réfléchir en même temps se posent des questions existentielles dans une sorte de demi conscience. Pas de musique, juste des paroles débitées froidement par deux voix - féminine et masculine - accompagnées d’effets sonores qui amènent à se demander si toutes les substances ingurgitées lors de l’enregistrement étaient licites.
Cette introduction peu habituelle ne doit pourtant pas décourager les amateurs de cette formation si prompte à nous étonner. En effet, « Be » n’est pas un album comme les autres et diffère de ce qu’ils ont pu faire auparavant mais il porte bien la marque de Pain Of Salvation.
Ont été conservés certains aspects nerveux qui ont toujours fait la force de POS, avec notamment les éructations de Daniel Gildenlow sur un métal agressif et rageur (Lilium Cruentus). Mais ils sont cette fois-ci supplantés par une fusion de genres allant du Folk à la musique de film en passant par le Gospel (Dae Pecuniae). Les instruments de l’orchestre – Violons, Tuba, Clarinette,…- omniprésents sur toutes les pistes font plus que renforcer cette impression puisqu’ils vont jusqu’à construire des titres entiers (Imago).
L’interprétation est bien entendu magistrale et on entre très facilement dans cet univers musical absolument intemporel, aux intonations parfois tribales, parfois modernes mais toujours inattendues.
Vous l’aurez compris, « Be » n’est pas un album classique et encore moins une œuvre que l’on aurait pu attendre de la part d’un groupe de métal progressif (Quoique avec l’expérience, on finit par s’attendre à tout dans le progressif). Les émotions sont bien au rendez-vous, même si certains réagiront sans doute différemment sur certains points comme ces ajouts de dialogues un peu partout qui, si ils s’intègrent parfaitement au thème, peuvent sembler un peu trop nombreux.
Moins puissant que Perfect Element mais plus recherché que Remedy Lane, « Be » devrait satisfaire non seulement les fans de POS mais aussi les amateurs de métal sortant des sentiers battus.