En apprenant que Michael Kiske et Kai Hansen allaient se retrouver au sein d'un même combo, beaucoup d'entre nous se sont dit que les citrouilles magiques étaient de retour. A l'écoute d'"Ignition", l'EP qui précéda l'opus éponyme de onze titres chroniqué en ces lignes, certains de ces heureux mélomanes trépignèrent, la bave aux lèvres, en attendant la suite, les autres restant confiants mais un poil dubitatifs tout de même.
En effet, force était de constater que les trois nouveaux titres qui s'y trouvaient exhalaient quelques senteurs helloweenesques, mais pas que. Le titre largement hymnique "Unisonic" et son Speed Mélodique viril emportait tout sur son passage et rassurait les aficionados, "My Sanctuary" comportait quelques onces de citrouille (le solo et le break) mais restait cependant plus proche du Hard Rock mélodique que des galopades d'Helloween. Cavalcades que l'on pouvait retrouver tout de même sur "Souls Alive" (le démarrage) avant que la mélodie très catchy ne fasse craindre qu'il n'était point question d'espérer un nouveau Keeper, ce jusqu'aux rassérénantes guitares de fin de course qui entretenaient l'espoir. Ainsi survient l'angoissante question du jour : le temps est il revenu de délester le jardin de mémé d'une cucurbitacée et de l'évider pour y entrer la tête ?
Hé bien l'ancêtre peut cuver sa camomille tranquille. Rien de surprenant, car en recrutant Dennis Ward de Pink Cream 69 comme bassiste, Kosta Zafiriou de Place Vendome à la batterie et Mandy Meyer ex-Gotthard à la six-corde, forcément, ça ne pouvait que déteindre, ce d'autant plus que le père Kiske a lâché l'affaire Speed Mélodique depuis des lustres. Conclusion, Unisonic gambade plutôt du côté du Hard Mélodique parfois Happy (mais pas Métal) que de celui d'Helloween. Mais prenez garde, ce n'est pas une raison pour bouder cet album, déçu que vous seriez de ne pas vous mettre dans les pavillons auriculaires un nouveau rejeton des citrouilles-boys, car premièrement les compositions sont sacrément calibrées question mélodies ("Sanctuary", "Souls Alive", "Renegade", "I've Tried", "Never Change Me" et "We Rise" sont carrément des tubes) et secondement car, à quelques détours de riffs, de soli, de mélodies ("Never Too Late", "Never Change Me") et de clins d'œil (le tic-tac de l'horloge de "Never Change Me"), on retrouve tout de même par petites touches la patte d'Helloween.
La synthèse est simple, soit vous n'aimez pas le Hard Mélodique et vous priez depuis des années pour entendre du nouveau matériel purement Helloweenesque et vous devez alors impérativement passer votre chemin... Soit vous êtes amateur de Pink Cream 69 et de Place Vendome et vous n'avez plus qu'à foncer sur cet opus. Vous êtes désormais prévenus camarades de bruits musicaux.