The Enemy est un trio anglais formé en 2006. Dès le premier album, la formation connait un très grand succès outre manche. "Streets In The Sky" récemment disponible dans les bacs est la troisième production du groupe qui distille un rock énergique, très classique, proche de celui d'Oasis ou Blur. Tom Clark, guitariste et chanteur du groupe, a annoncé que cet album était le plus réussi et qu'un gros travail avait été réalisé autour de l'écriture des chansons. Au delà de ces belles déclarations, voyons si le contenu est effectivement à la hauteur.
L'album se découpe en 12 plages de durée relativement courtes - généralement plus ou moins 3 minutes - pour une quarantaine de minutes. Liam Watts martyrise ses futs de batterie à une fréquence folle tandis que Andy Hopkins à la basse et Tom Clarke à la guitare envoient du bois. Les riffs fusent sans être pour autant agressifs. Sans surprise tout cela sonne so British avec ce coté dirty mais sans trop de larsen. Cette sensation est renforcée par le chant de Tom Clarke, puissant et correctement articulé telle une forme de revendication. Andy Hopkins apporte également sa touche au chant appuyant parfois le propos de son leader.
Pris individuellement les morceaux se ressemblent tous plus ou moins. Le rythme et la construction sont généralement les mêmes et au milieu de tout cela '2 Kids' fait figure d'exception. Ce titre clairement plus lent et acoustique, quasiment folk, nous offre une petite pause au coeur ce déchainement électrique. De part cette différence, il constitue ainsi le meilleur passage de l'opus. Au delà des deux premiers singles ('Saturday' et 'Gimme The Sign'), 'It's A Race' se démarque également et plaira assurément aux amateurs de punk modéré.
Tous les ingrédients sont réunis pour produire un bon album. Les dosages sont parfaits... Peut être trop. Tel le soufflé au fromage de ma grand-mère, il convient de le consommer sur l'instant car ensuite il retombe très vite. Bourré de tubes potentiels en puissance taillés pour la radio, le passage au format album et l'absence de variations rendent finalement l'écoute assez monotone... Dommage.