Troisième album pour Rafal Zak unique participant au projet Ordinary Brainwash. Cette fois-ci, il lui aura fallu deux ans pour donner une suite au (déjà) très bon "Labeled Out Loud"... Deux ans qui lui ont permis de mûrir son propos et de le réorienter vers une sorte de melting-pot où règne folie, hargne, mélancolie et calme relatif.
"Me 2.0" s’ouvre sur une composition mid-tempo qui regroupe toutes les émotions du créateur. Si l’intro portée par une basse ronflante comme The Eden House peut laisser espérer une approche mélancolique, elle sera bien vite relayée par un piano rapidement submergé par une déferlante de six cordes. Le titre éponyme parachève le travail en jouant sur des guitares saturées à la limite de la distorsion couplées à un piano qui vont évoluer crescendo pour finir dans un registre clairement métallique.
L'album va par la suite se rapprocher des productions de Steven Wilson. En effet les compositions vont se faire plus diversifiées et proposer des alternances de passages calmes mélodiques voir atmosphériques avec interventions de flûte (Unbirthday, Homesick) contrebalancés par des soli de guitares dignes de Porcupine Tree. Si la voix de Rafal s’éloigne de Steven Wilson, son timbre monocorde stabilise l’ensemble malgré un réel manque de diversité que nous avions déjà noté avec l’opus précédent.
L’utilisation de piano s’exprime généralement en loop avec une répétition quasi métronomique de quelques notes qui apporte une vision psychédélique à certains titres comme Stay Foolish ou Homesick. Il y a aussi du Pineapple Thief dans Critical Error puisque l’on y retrouve un break central saupoudré de quelques touches technoïdes inattendues. Finalement, Something New conclut cet album sur des airs proches de No Man, alliant des nappes de synthés aux arpèges de guitares pour se finir sur un solo de guitare électrique vigoureux.
Avec "Me 2.0", Ordinary Brainwash confirme donc tout le bien que l'on pensait de ce groupe. Entre douce mélancolie et énergie débridée, l'album fusionne les genres avec réussite et fait désormais de ce groupe une valeur sure du progressif moderne.