Les black crowes maintiennent le cap et ce nouvel album contentera les convaincus en laissant sur la touche ceux qui apprécient une inspiration plus moderne. Excusez-moi, un appel de la régie... Comment, c'est pas les black Crowes ? C'est Richie Kotzen ? Ah bon. Je reprends alors...
J'ai beau écouter et réécouter ces onze chansons, notre gratteux surdoué (il y a quinze ans, en tous cas) évolue dans un créneau déjà occupé. Non que ce soit médiocre, c'est juste vraiment trop proche du combo british.
On se dit, en écoutant ces morceaux soul/rock/funk baignant dans les sixties qu'il a du pas mal s'ennuyer à jouer dans Mr Big et Poison, le sieur Kotzen. Il souffre en plus du syndrome Nuno Bettencourt (ex-Extreme) : après avoir été adoubé par le milieu guitaristique, il se met à rejeter la virtuosité instrumentale, obsédé par la nécessité de créer des titres simples, sobres même, et surtout sans solos ou bien le moins possible. Le fait est qu'ils se comptent ici sur les doigts de la main. Celui de "blame on me" s'avère excellent, au milieu d'un canevas mélodique ou persistent des traces de Mr Big. La ballade "special" reste le seul morceau dont la mélodie se détache un peu.
Dans un album ou les riffs très basiques semblent chercher le groove immédiat, avec des refrains qui s'oublient très vite, l'ennui s'installe inexorablement. On préfèrera se replonger - pour les esprits ouverts - dans les racines du guitariste (voir conseils). Pourtant, entre son talent instrumental et une voix intéressante, Richie Kotzen n'est pas condamné au moyen.