Overhead, Overhead... Mais si, rappelez-vous, c’est ce groupe finlandais de progressif à tendance symphonique qui nous a délivré trois albums de belle facture : vous y êtes ? Avec “Of Sun And Moon”, à nous les montées progressives, les titres alambiqués savamment construits, les variations instrumentales et autres délices dont le progressif a le secret...
Eh bien vous n’y êtes pas du tout ! Malgré un line-up resté stable, Overhead opère un gros changement de style pour ce nouvel album et nous rappelle que du côté des contrées arctiques, le métal est un style fort répandu et très prisé. Les premières notes de ‘Lost Inside 2’, loin de la douceur du premier ‘Lost Inside’ (sur “And We’re Not Here After All”) se chargent de donner le ton : riffs acérés, section rythmique lourde, grosse distorsion sur les guitares, claviers agressifs, batterie au son compressé, tout est mis en place pour démontrer que le groupe maîtrise les codes du métal. Et c’est le cas ! Dans ce registre, la voix d’Alex Keskitalo se glisse avec aisance... En voilà un dont on ne peut pas nier les progrès depuis les premiers albums !
Ce déploiement d’artillerie lourde - n’exagérons rien, nous ne sommes quand même pas dans le heavy metal - masquerait-il un certain manque d’inspiration dans les compositions ? La fin de l’album apparaît moins inventive que ce à quoi nous avaient habitué les Finlandais. D'ailleurs, les titres restent relativement courts, quelques soli de guitare semblent en roue libre (entendez : sentent l’impro : ‘Grotte’, ‘Angels and Demons’), la batterie apparaît souvent chargée, avec des toms envahissants (‘Alive’) et certains passages peuvent paraître plus axé dans la démonstration que dans l’inspiration (on a connu le groupe plus subtil).
Mais tout de même, Overhead a de belles réserves, et le prouve avec une excellente entame d’album : ‘Berlin’ et ‘An Afternoon Of Sun And Moon’ sont diablement efficaces, avec des refrains qui font mouche, et ‘Aftermath’ est excellent, très bien illustré d’ailleurs par un clip apocalyptique (voir ci-dessous).
Bilan tout de même mitigé pour cette dernière production. Loin de l’imagination débridée des débuts, laissant de côté les longs développements qui faisaient une partie du charme des opus précédents, Overhead nous livre ici une démonstration d’efficacité techniquement probante mais qui laisse une bonne part d’émotion de côté... Il est permis de le regretter.