Dans la succession de loupés et de ratages que comprend la carrière de Tokyo Blade, “Burning Down Paradise” occupe une place spéciale. Si en termes d’absence d’impact commercial, ce 7ème album s’inscrit dans la triste ligné de ses prédécesseurs, les raisons sont ici un peu différentes. Il serait vain d’invoquer les ridicules gesticulation mercantiles qui ont poussé le groupe à sortir sous le nom de Tokyo Blade des albums composés par d’autres groupes, ou bien les pathétiques tentatives de faire revivre un passé aussi glorieux qu’éphémère. Non, cette fois-ci, le groupe n’est pas responsable de la quasi indifférence dans laquelle ce disque est sortie. Pensez donc, personne n’avait pris le soin de leur dire que le temps s’écoulait, emportant inexorablement avec lui les modes et les styles.
Car soyons honnêtes, ce “Burning Down Paradise” n’est pas un mauvais album, c’est juste un album sortis avec 10 ans de retard. Un disque qui se trouve en plein décalage avec la période à laquelle il est paru. Et pourtant, l’orientation musicale prise par le duo Alan Marsh / Andy Boulton, alors fraichement recomposé, est plutôt pertinente. En durcissant son propos, le groupe prouve, avec des morceaux de la trempe de “Flashpoint Serenade” et de “Burning Down Paradise”, qu’il a bien compris que l’époque se prêtait moins aux cœurs festifs et au Heavy-Metal traditionnel.
Las, même si cette tentative de mariage entre le style classique de Tokyo Blade et une musique plus moderne et plus puissante, est clairement un choix qui s’imposait, celui-ci vient un peu trop tard et place le groupe dans une position inconfortable. Cette nouvelle orientation est en effet trop tardive pour susciter de l’intérêt de nouveaux fans au sein d’une scène déjà très fourni, tout en achevant de dérouter les tenants du style traditionnel du groupe. Comme au surplus, les vocaux d’Alan Marsh manquent ici singulièrement de puissance, le bilan est clairement des plus mitigés.
Encore une fois, les titres présents sur cet album ne sont pas mauvais, loin de là, mais ils arrivent après la bataille et souffrent d’une interprétation manquant singulièrement de relief. Sans surprise, l’album passera totalement inaperçu et scellera un nouveau split du groupe.