Depuis 1994 et son vrai retour (avec l'album "from now on"), Glenn Hughes est ultra-productif. Ses albums solo déboulent avec une régularité de feuille d'imposition, ses collaborations ponctuelles se multiplient. Ses live aussi.
Si on compte celui de 95 avec des musiciens suédois ("burning japan live"), et celui de HTP avec son band japonais à Tokyo, sans oublier le bonus qui était proposé avec "return of crystal karma" en 2000, ce nouvel opus en public semble redondant. Objection d'autant plus recevable que les morceaux qui figurent ici n'ont rien de particulièrement nouveau, puisque abondamment joués auparavant.
Prenez ceux de Purple, "Mistreated", "you keep on moving" ou "gettin' tighter". Ou encore "first step of love" et "coast to coast" de Hughes/Thrall (le dernier d'abord joué dans Trapeze au début des années 70 !). Des incontournables sur scène.
Pourtant, ce double live vaut largement le détour.
D'abord, pour l'interprétation, très soul, débordante d'énergie et de feeling. La frappe élastique de Chad "red hot chilipeppers" Smith y est pour quelque chose.
Pour les impros très jazzy, aussi. En particulier sur "coast to coast", qui en ressort encore amélioré. Pour le son de basse, superbement enregistré, comme rarement dans un live. L'occasion de ne pas oublier l'excellent bassiste qu'est également Glenn Hughes. Le guitariste soliste JJ Marsh, sorte de directeur musical du groupe, brille de son côté à chaque chorus.
Et il y a aussi le cadre. Une idée inédite : l'album a été enregistré dans un studio de répétitions de Los Angeles, devant une poignée de fans et proches, triés sur le volet. On entend quasiment pas le public, et l'atmosphère est d'un intimisme total.
Dommage que le dvd s'avère médiocre : l'image est trop sombre, les cadrages conformistes, et les gros plans trop rares. Et on ne voit presque jamais un visage du public. Il y avait pourtant des expressions ébahies à capter parmi ces fidèles ! Et que dire des interviews, une séance de cirage de pompes olympique. Kevin du Brow, chanteur de Quietriot (crédité pour quelques choeurs au début du premier cd), passe son temps à clamer son admiration pour Hughes...