Serait-ce la rencontre avec Neal Schon, guitariste de Journey (et partenaire du projet Soul Sirkus) ? Ou bien la demande des fans pour du heavy bien couillu ?
Jeff Scott Soto, empereur vocal de l'AOR, a sorti l'artillerie lourde pour ce nouvel album. A tel point qu'on ne peut plus le classer dans ce genre-là.
"Lost in the translation" délivre un hard rock très lourd, bien que toujours mélodique. Soto reste un excellent chanteur et interprète, mais les compositions de son nouvel opus sont loin d'être transcendantes.
Le premier titre, bénéficiant de la présence de Schon, "believe in me", rappelle le Journey le plus agressif, quelque part entre "escape" et "be good to yourself". L'effet de ressemblance est saisissant, en dehors de la voix, évidemment. "High time" est la seule chanson vraiment FM et la seule également ou Howie Simon daigne construire son solo. Accompagnateur de Jeff depuis une tripotée d'albums, il s'enferme le restant de la galette dans des speederies d'une platitude effarante. Du Malmsteen sans le côté classisant. Un peu comme si on lui avait laissé carte blanche...
Et à part ça ? Les deux ballades règlementaires : "If this is the end" (qu'on trouve aussi en bonus vidéo), pas inoubliable, et "beginning 2 end", plus réussie. Enfin une création originale, "sacred eyes" qui est un morceau acoustique plutôt rapide, avec des percus bien rythmées et des choeurs entraînants.
Tout le reste évolue dans la sphère musicale du gros heavy, parfois trop ("doin' time"), voire même du gros metal, avec un "on my own" où Soto a peut-être bien sorti son morceau le plus agressif, avec des riffs ultra lourds.
Heureusement que la maestria vocale est bien là, soulignant chaque refrain, sinon on aurait rangé ce cd dans la moyenne de la production hard en un clin d'oeil.