Fondé en 2011 sur les cendres fumantes du groupe mélodeath/doom mort-né Slumber (responsable de l’unique "Fallout"), AtomA s’autoproclame groupe de "Post rock/metal apocalyptique", le genre de définition pompeuse qui prête à sourire avant l’écoute et qui n’augure souvent rien de bon.
Ce qui est certain, c’est que les suédois se sont donnés les moyens de leur ambitieuse musique en créant un univers visuel et conceptuel fouillé. "Skylight" relate l’histoire de quatre astronautes parcourant l’Univers pour trouver une planète d’accueil suite à la destruction de notre Terre… Une thématique chère à Arjen Lucassen et plus particulièrement Star One mais la comparaison s’arrête là si on excepte "Hole In the Sky".
Tout du long de cet opus, AtomA se fait fort de respecter scrupuleusement à la lettre sa définition d’un genre assez novateur comme en témoigne l’intro grandiloquente "AtomA" alliant électro, sonorités tribales… La suite ne sera qu’une succession d’incessants contrepieds à commencer par le titre éponyme, seul titre véritablement "métallique" agrémenté des quelques growls évoquant la terrible et assourdissante propulsion du vaisseau dans la stratosphère… Le voyage interstellaire se poursuit entre rock atmosphérique qui peut évoquer Anathema ("Highway"), post-rock électro ("Bermuda Riviera" aux faux accents orientaux par l’entremise de ses violons) et quelques rencontres inattendues comme le final lounge de "Solaris" ou encore l’intro ambient de "Cloud Nine" qui, couplés à ce chant lyrique, donne à "Skylight" des allures de world music que l’on trouve dans un certain magasin de découvertes naturelles…
En guise de conclusion imagée, nous dirons qu’à l’instar du funambule en équilibre instable sur son fil tiré entre la Terre et une hypothétique future terre d’accueil, "Skylight" évite une chute vertigineuse et fatale même si il semble parfois chercher son fil conducteur dans cet enchevêtrement de genres musicaux. Si bien que la majorité des auditeurs lambda distraits devrait rester de marbre au contact de ce qu’elle considérera comme un agréable fond sonore atmosphérique. En revanche, "Skylight" devrait enthousiasmer ceux qui vivent la musique comme la BO d’un film qu’ils rêvent les yeux fermés et casque sur les oreilles. Pour ces derniers, sachez que vous êtes d’ores et déjà conviés à un deuxième lancement en cours de lancement -"Nova"- qui devrait confirmer les belles promesses entrevues sur "Skylight".