LIVING LOUD: Living Loud (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Passé inaperçu lors de sa sortie en 2004, cet unique album, à ce jour, de Living Loud est pourtant un excellent disque, et ce, même si le concept qui le régit peut sembler un peu bancal et guère réjouissant, à savoir un super-groupe composé majoritairement d’anciens membres du Ozzy Osbourne Band reprenant des titres issus des premiers albums solo du Madman. Pour ce qui est de l’aspect super-groupe, la liste des membres de Living Loud qui suit (et qui s’apparente beaucoup au programme d’un congrès sur la consanguinité) est assez éloquente : Don Airey, actuel Deep Purple (et ex Ozzy Osbourne, Black Sabbath, Gary Moore, MSG, Rainbow…), Lee Kerslake (Ex Uriah Heep, Ozzy Osbourne), Steve Morse, actuel Deep Purple (ex Dixie Dregs, Kansas), Bob Daisley (ex Rainbow, Ozzy Osbourne, Uriah Heep, Black Sabbath, Gary Moore) et Jimmy Barnes (Cold Chisel). Pour ce qui est de l’aspect hommage à Ozzy, les choses sont un peu plus ambigües. Si 6 des 11 morceaux de ce disque sont des reprises du Prince des ténèbres, il faut noter que Bob Daisley a participé à leur écriture (pour la petite histoire, avec son collègue Lee Kerslake, il a attaqué Ozzy en justice, ce dernier ne les ayant pas crédité pour leur participation sur les albums “Blizzard Of Ozz” et “Diary Of A Madman”). Mais ce qui est bien plus important c’est que les versions présentées ici sont très originales et s’affranchissent grandement de leur version initiale.

Il est d’ailleurs plus approprié de parler de relectures que de reprises. Ainsi, “Tonight”, est présenté dans une version très puissante et très Rock qui s’éloigne de l’esprit Heavy original. Il en va de même de “Mr Crowley” dont les arrangements et certaines parties de guitares diffèrent totalement de l’interprétation créée par Ozzy, pour un résultat enthousiasmant. Et le résultat est bluffant. En s’émancipant des versions historiques, le groupe parvient à créer des compositions que l’on pourrait presque qualifier d’originales (à l’exception de “I Don’t Know” et “Crazy Train” qui restent très fidèle à leurs modèles), tout en conservant les mélodies et une partie de l’esprit d’origine, et ce, bien qu’à une coloration initialement très Heavy, le groupe à privilégié une approche plus Rock. L’interprétation mêle fluidité, puissance et technique, avec notamment un Steve Morse qui survole ce projet de toute sa classe, s’imposant comme la pièce centrale de ce groupe pourtant initié par Bob Daisley.

Ces adjectifs peuvent aisément s’appliquer aux autres compositions présentes sur cet album, même si celles-ci n’égalent pas toutes en qualité les reprises précédemment évoquées. Mais l’énergique “Push Me Too Hard” et les mid tempi “Walk Away” et “Every Moment A Lifetime”sont également des titres imparables qui ne dénotent pas dans cette galette. Sur ces derniers, Jimmy Barnes donne toute la mesure de son chant rugueux et gorgé d’émotion. De manière surprenante, cet excellent chanteur qui évolue dans un registre proche de celui de Brian Jonhson, semble parfois titiller les limites de son talent en termes de puissance vocale, et on a le sentiment qu’il va puiser tout au fond de ses capacités de quoi assurer une prestation de qualité. Cette impression est renforcée par le visionnage du DVD live qui agrémente la version 2007 de l’album, et où l’on peut voir le chanteur suant à grosses gouttes au sens propre comme au sens figuré, peiner physiquement à tenir la note et à trouver sa respiration.

Si cela n’affecte en aucune manière la qualité de ce disque et lui confère même un petit supplément d’âme, il est clair que le chant pourrait être considéré par certains comme un des points d’amélioration de ce disque. Quoiqu’il en soit, Living Loud nous a pondu là un album envoutant qui réjouira tous les fans de Bad Cie, Black Country Communion ou Foreigner.

LIVING LOUD

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