En un disque, les Anglais de My Dying Bride se sont fait un nom dans le milieu du métal extrême britannique et européen. Un peu plus d'an après, "Turn Loose The Swans" arrive pour définitivement confirmer les espoirs placés dans le groupe.
My Dying Bride a décidé cette fois ci de se focaliser sur les ambiances sombres et mélancoliques. Vocalement, Aaron ne grogne presque plus et s'adonne à un chant plaintif presque parlé accentuant les aspects Doom et Gothique. Les morceaux s'étirent souvent sur plus de sept minutes permettant aux ambiances de lentement se développer, grâce au violon de plus en plus présent ou via les guitares qui tissent une toile sombre et pesante.
My Dying Bride se fait ainsi lugubre et funeste, et nous offre à écouter une bande son de fin du monde, sans aucune lumière. Au travers de cet édifice de sept titres, l'auditeur devient une sorte de pénitent condamné à la damnation éternelle. 'Sear Me MCMXCIII' et 'Black God' sont l'entrée et la sortie de ce purgatoire. Lentes, plus parlées que chantées par un prêtre des enfers, elles sont accompagnées de piano et de mélodies de violon qui s'enfoncent inexorablement dans l'esprit.
De 'Your River', longue et lente litanie aux allures de sombre procession qui s'achève par des vocalises Death menaçantes, à 'The Songless Bird', en passant par le somptueux "The Snow In My Hand" magnifié par les sons de violon, My Dying Bride construit une une œuvre dans laquelle Doom, Death et Gothique se croisent et s'entrechoquent. Les passages brutaux des titres permettent de sortir d'une torpeur trompeuse pour nous faire retomber dans une malveillante réalité. Citons aussi 'The Crown Of Sympathy' et 'Turn Loose The Swans', premiers classiques du groupe qui seront régulièrement joués en live.
Alors que ses confrères de la même génération adoucissent leur propos, My Dying Bride a décidé de faire l'inverse et s'enfonce dans les méandres de l'âme humaine au travers d'un Doom de tout premier ordre. Avec ce magistral "Turn Loose The Swans", le groupe britannique s'empare du trône du genre et on voit mal qui pourrait ou oserait l'en déloger.