La communication faite autours de PLEASURE ADDICTION joue à fond, d’une part la carte de l’attente intenable, au regard du délai constaté entre leur démo et la sortie de ce premier opus, et d’autre part la carte du Super Groupe, les membres le composant étant issus de divers groupe de la scène Glam Rock française.
Dans les deux cas, on se demande si cela ne relève pas d’un marketing un peu bas du front tout juste bon à masquer une pauvreté musicale.
Car honnêtement qui se lève le matin en se disant “mince, l’album de PLEASURE ADDICTION n’est pas encore paru” ? Et comment apporter du crédit à l’appellation de “Super Groupe” lorsque celui-ci regroupe des membres des illustrissimes HIGHLIGHT ENEMIES, HELLECTROKUTERS, HIGH-SCHOOL MOTHERFUCKERS, SUCKERTAZ, SWEET SILENCE ou autre AESTHESIA ?
Que l’on ne se méprenne pas, il ne s’agit pas d’être péjoratif ou méprisant envers ces groupes, le dernier d’entre eux étant d’ailleurs hautement recommandable, mais il convient de constater que la renommé de ceux-ci galvaude un peu la notion de « Super Groupe ». Mais non, il n’y a pas de vice caché, et ce "InDependence" tient bien la route et n’a nul besoin de cette communication se voulant « plus grosse que le bœuf ». Dans un état d’esprit assez proche de celui de STEEL PANTHER, PLEASURE ADDICTION se propose de revisiter tous les poncifs de la scène Glam Rock des années 80.
Mais là ou leurs homologues américains sont plus axés sur l’humour graveleux et le Hair Métal, les français donnent plus dans le Sleaze Rock et l’esprit « fun ».
Dans les deux cas on flirte avec le parodique, allant même jusqu’à sombrer parfois dans le caricatural. Mais si à la première écoute, on peut justement être atterré par ce manque flagrant d’originalité et de personnalité, il convient de constater qu’assez rapidement un certain charme opère et que l’on prend plaisir à l’écoute de ces titres excessivement (trop ?) faciles d’accès pour toute personne ayant un tant soit peu écouté de la musique électrique dans les années 80 / 90. Tous les clichés sont ici présents ; chœurs surabondants, soli démonstratifs (celui de "Dance" est particulièrement fort), bonne humeur de rigueur, textes superficiels, mélodies simples, refrain accrocheurs…
Et s’il serait très exagéré de parler d’album renversant, il faut reconnaître que l’écoute de "No More Me, No More You", "Shot Of Poison" ou de "Dance" nous révèle des titres aussi efficaces et énergiques que… convenus. Pas une once de surprise soit, mais un plaisir réel, quasi primitif, qui trouve sa source dans des musiciens qui donnent le sentiment d’écrire à la fois les tables de la loi du Sleaze Rock, et le livre « Le Sleaze Rock pour les nuls », tant tous les stéréotypes du genre sont ici utilisés, mais avec un réel savoir faire.
Les aficionados du genre loueront certainement avec raison, « l’esprit retrouvé », « la flamme toujours intacte ». Les néophytes du genre se contenterons d’apprécier le savoir faire et la bonne humeur qui transpirent de ce disque, tout en critiquant l’absence de personnalité. A l’image du style dont il se fait le porte drapeau, "InDependence" est un album sans prétention mais qui ne laisse pas beaucoup de place à l’ennui.