ARTISTE:

MARTY FRIEDMAN

(ETATS UNIS)
TITRE:

TOKYO JUKEBOX 2 - BAD D.N.A.

(2012)
LABEL:

VERYCORDS

GENRE:

GUITAR HERO

TAGS:
Electro, Groovy, Happy, Instrumental, Symphonique, Technique
"Malgré ce côté inégal, ces deux albums distribués ensemble pour un prix modique constituent une bonne affaire"
MARC M (13.08.2012)  
3/5
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Les mélomanes avertis savent que Marty Friedman, qui est marié à une japonaise, vit depuis maintenant pas mal d'années au Japon. Curieusement, le guitariste connu pour sa participation au groupe de trash metal Megadeth mais dont les goûts musicaux sont très éclectiques, s'est engagé dans des collaborations avec des artistes japonais plus typés pop/rock et continue d'enregistrer des albums solo dont deux n'étaient pour l'instant distribués que dans son pays d'adoption. Le nouveau label Veryrecords a eu la bonne idée d'éditer ceux-ci sous forme d'un double-CD à prix modeste.

"Tokyo Jukebox 2" repart sur les même bases que le premier de ce genre : on a ici dix reprises de chansons pop/rock japonaises proposées dans des réarrangements instrumentaux et souvent fort éloignés des versions originales ! Sur ce disque, Friedman joue une bonne partie des instruments lui-même, mais collabore avec divers musiciens dont le très brillant batteur de Shadows Fall, Jason Bittner, qui s'en donne à cœur joie ou encore le multi-instrumentiste Keshav Dhar et quelques musiciens japonais aux synthés.

Friedman concilie mélodies accrocheuses faciles à fredonner et heavy metal sur des titres comme "Yeah ! Meccha Holiday" avec un mur de guitares harmonisées un peu à la façon de Brian May (Queen). Les morceaux ont beau être souvent courts, les contrastes peuvent être saisissants : petit passage acoustique cristallin au milieu d'un déferlement de guitare/basse/batterie sur le titre pré-cité, passages thrash archi-lourds rompus par une mélodie aérienne jouée par une section piano/cordes sur "Aitakatta", etc.

La première moitié de l'album est constituée de morceaux assez rapides, avec ces brefs changements de ton et de rythme. Les constrastes sont parfois un peu fous, comme sur l'énorme "Toire No Kamisama" (seul morceau un peu long de l'album) qui change de rythme et de son assez vite. Tout paraît enchainé, ce qui donne une impression de continuité mais le déferlement sonore peut s'avérer un peu excessif. Le son est vraiment puissant et compressé avec toutes ces guitares mises très en avant, parfois un peu au détriment de la batterie d'ailleurs. Les claviers ou les boucles électroniques apparaissent de temps en temps.

La seconde moitié de l'album est plus calme, avec des ballades et quelques tempos lents. C'est sur certains de ces morceaux que l'on peut apprécier pleinement le talent de guitariste de Friedman et sa sensibilité. Car notre homme est capable d'un lyrisme et d'un sens mélodique hors du commun. Du côté des parties solistes, Marty n'a plus rien à prouver depuis longtemps, sa virtuosité et son inspiration sont exceptionnelles (surtout pour un des rares grands guitaristes modernes qui n'est pas passé par une formation traditionnelle !).

Arrangés de telle manière, la plupart des titres pop prennent une toute autre dimension. Seulement voilà, ce qui constituait une surprise avec le premier album (ou encore quelques titres de "Music For Speeding" mêlant rythmes techno et guitares lourdes) paraît ici moins original et puis certaines mélodies sont quand même assez semblables, avec des thèmes certes jolis mais un peu prévisibles. On peut évidemment se prendre au jeu malgré tout. Ainsi le très léger et entrainant "Butterfly", avec son rythme sautillant séquencé et son orchestration de guitares sur laquelle se développe une mélodie d'inspiration classique est un pur moment de bonheur ! C'est lorsque Friedman nous offre un duo inédit entre un koto et la guitare électrique (et sans percussion) sur le délicat "Canon A La Koto"qu'il devient assez original et lorsqu'il délivre des solos déchirants qu'il nous émeut comme sur "I Love You".

Le disque aurait aussi mérité quelques titres en plus, dans cette veine (comme sur le premier "Tokyo Jukebox" où figurait une magnifique ballade symphonique. A peine trente-cinq minutes, c'est bien peu quand même.

"Bad D.N.A." est une affaire assez différente. Initialement sorti au Japon en 2010, l'album compte 10 compositions originales et une reprise (plus une version karaoké… pour guitaristes !), des tonnes de guitares, mais pas de batteur ! A la place, des rythmes electro ou échantillons de batterie (parfois bien réalistes) sont réalisés par une série d'artistes japonais, dont l'un d'eux figure déjà sur "Tokyo Jukebox 2". Le guitariste reprend ici plus ou moins une fusion amorcée sur "Music for Speeding", son album de 2003.

Les morceaux sont de durée moyenne (rien ne dépasse les 5 minutes) mais ce qui n'empêche pas certains d'entre eux d'être assez complexes et contrastés. Marty adore faire des ruptures incongrues, des ponts mélodiques, etc. Seulement voilà, le côté trash metal est de retour, comme sur certains titre de l'album précité, et encore plus. Sur quelques morceaux, on a des riffs énormes, hachés, saccadés, mais peu de parties solistes, mélodiques ou pas. Friedman développe encore une fois des sons épais, tranchants mais aussi profonds, parfois très ample... et lorsqu'il part sur des solos échevelés, son sens mélodique allié à sa technique époustouflante, son style lyrique font la différence. Une fois encore, le guitariste n'hésite pas à multiplier les parties jouées à l'unisson. Les cinq premiers morceaux, essentiellement puissants et rapides (voire très rapides) mais pas linéaires assènent un véritable tir de barrage de riffs surpuissants, avec plus ou moins de passages mélodiques. Néanmoins, au milieu des riffs ultralourds et des séquences rapides du morceau éponyme qui arrive en seconde place on a déjà un thème accrocheur et plus léger, avec encore des guitares harmonisées. Néanmoins, à part ce genre de petites pauses, l'auditeur risque vite l'épuisement. Heureusement, le reste est plus diversifié – et plus lent !

"Random Star" est un morceau inhabituel, en deux parties. La première sonne comme une ballade légèrement bluesy et orchestrale avec des claviers, la seconde est plus heavy avec une suite de solos passionnés et grandioses mais pas de coda ! On a enfin une véritable ballade juste derrière : le trop bref "Picture", malgré son intro un peu bluesy américaine nous renvoie aux titres orchestraux et lyriques du magnifique "Scenes"... qui fête déjà ses vingt ans cette année. Parties cristallines, solos déchirants, contrepoint, harmonies superbes... C'est là que le musicien excelle !

"Battle scars" mêle parties harmonisées aériennes et thème accrocheur avec rythmiques electro, et quelques riffs plus lourds ici et là dans le fond. Et "School Spirit Delinquant" reste plus ou moins dans le même esprit. Hélas, "Exorcism Parade" revient au style "electro metal" avec un je-ne-sais-quoi qui rappelle vaguement le thème de Mission Impossible et un beau pont mélodique ! L'album s'achève avec une reprise tout à fait inattendue du célébrissime hymne classico-pop chanté par Andrea Bocelli et Sarah Brightman, "Con Te Partiro (Time To Say Goodbye)" ! L'interprétation est assez libre, plus contrastée et parfois rapide… Friedman improvise sur le thème en ajoutant des fioritures, une véritable orchestration, des parties en contrepoint et s'amuse à changer de son de guitare en cours de route. Mais avec ce rythme electro assez soutenu, même si les parties solistes sont brillantes, tout cela ne sonne pas de manière très sérieuse…

Album mi-figue, mi-raisin, "Bad D.N.A." concilie des aspects tellement différents qu'il sera difficile aux fans de metal pur et dur de l'aimer dans sa totalité, tandis que les allergiques au côté trash seront peut-être rebutés par ces éléments qui reviennent sur environ la moitié des morceaux…. Mais cette fusion de genres est courageuse, à défaut d'être toujours facile à digérer.

Au final, ces deux albums distribués ensemble pour un prix modique constituent une bonne affaire, malgré ce côté inégal mentionné plus haut. Néanmoins, il serait bon que Friedman sorte des albums plus cohérents et plus consistants à l'avenir, quitte à séparer les genres.


Plus d'information sur http://www.martyfriedman.com





LISTE DES PISTES:
01. Yeah ! Meccha Holiday (03:08)
02. Nada Sousou (02:50)
03. Ai Takatta (04:28)
04. Ame No Bojo - Funa Uta (02:42)
05. Toire No Kamisama (05:58)
06. Canon A La Koto (01:56)
07. I Love You (03:48)
08. Sunao Ninaretara (03:42)
09. Butterfly (02:52)
10. Mata Kimi Ni Koi Shiteru (04:50)
11. Specimen (4:18)
12. Bad D.n.a. (4:51)
13. Weapons Of Ecstacy (3:30)
14. Hatejoke (2:34)
15. Glorious Accident (3:54)
16. Random Star (4:14)
17. Picture (3:18)
18. Battle Scars (4:12)
19. School Spirit Delinquent (3:57)
20. Exorcism Parade (4:13)
21. Time To Say Goodbye (3:43)
22. Bad D.n.a. (karaoke Version) (4:55)

FORMATION:
Brian BecVar: Claviers sur 17
Hiyori Okuda: Violoncelle sur 3
Jason Bittner: Batterie sur "Tokyo Jukebox 2" (1,2,5,7,10)
Jin Hirasawa: Violon sur 3
Ken Iijima: Percussions, programmation
Keshav Dhar: Guitares / Basse / synthé et programmations (Tokyo Jukebox 2)
Marty Friedman: Guitares / Basse / programmation
N.O.-SYO: Séquences et programmations
Nicolas Farmakalidis: Programmation, séquences et basse sur 9
Ramin Sakurai: Séquences & programmation
Ryuishi Nishida: Batterie sur 4
Sachiko Kaihou: Koto sur 6
Takeomi Matsuura: Programmations
Yuriko Takada: Piano sur 3
   
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