Vinum Sabbatum : au moins, avec un nom pareil, il ne saurait y avoir tromperie sur la marchandise, encore que, l'occultisme de films de série B décidément très à la mode ces derniers temps mis à part, le groupe noue plus de liens avec Deep Purple et autre Atomic Rooster qu'avec le Black Sabbath dont il a, pour une fois, le bon goût de ne pas copier l'insupportable chant de canard de son vocaliste historique.
Pour autant, les Finlandais (quoi d'autres ?) déversent avec largesse le quota de plomb requis leur permettant d'être assez justement rattaché au pur Doom Metal des familles, mais ce sont les guitares flamboyantes et les éruptions d'orgue Hammond qui mènent le bal, à l'image de "Demon Dance" où Juha Köykkä confirme qu'il connait son Ritchie Blackmore sur le bout des doigts, davantage que des riffs telluriques finalement aux abonnés absents. De fait, Vinum Sabbatum se veut plus Hard-Rock que véritablement Doom, plus fin des années 60 que seventies bien mûres, plus Jimmy Page que Tony Iommi. Et comment ne pas penser au regretté Jon Lord à l'écoute de "Sinister Sister" qui renoue avec les duels guitare/clavier immortalisés par le Pourpre Profond ?
A l'origine simple EP gravé en 2010 et très vite épuisé, Songs From The Convent, face à un succès pas si surprenant que cela eu égard au revival années 70 actuel, a droit à une seconde vie (titres réenregistrés, nouvel artwork, édition en digipack A5 limitée à 555 exemplaires) grâce à Eyes Like Snow, un de nos revendeurs préférés en matière de Classic Doom (The Wandering Midget, Rituals Of The Oak...), prélude à la sortie prochaine d'un véritable opus au titre des plus excitants (Bacchanale Premiere). Pour l'occasion, au menu de base prenant vie autour de cinq pistes ont été greffés les deux morceaux que le quintet a enregistrés à l'occasion du split avec Groan ("Sinister Sister" et "Disillusioned Pilgrims" de plus de 10 minutes d'une lenteur digne d'une procession funèbre) pour atteindre une durée honorable d'une bonne quarantaine de minutes.
Autant dire que l'orgasme est prêt à jaillir à chaque compos durant lesquelles éclate le talent d'un groupe promis à un brillant avenir. Armé de tels musiciens qui certes n'inventent rien mais réussissent à retranscrire cette 'vibe', ce feeling aujourd'hui disparu, et surtout un tel chanteur à même de donner des frissons comme sur "Sunrise Of Tomorrow", on voit mal comment cela ne pourrait pas être le cas.
En attendant, nous vous invitons grandement à pénétrer ce couvent, niché au cœur d'une faille temporelle afin de croiser ce Hard-Rock délicieusement occulte, anachronique sans aucun doute, le son en témoigne mais tellement agréable !