Après trois albums studio au compteur, le quatuor polonais Osada Vida fait paraître son premier DVD, Where the Devils Live, captation d'un concert donné à Katowice en novembre 2011.
Qualité Metal Mind oblige, la réalisation est particulièrement soignée, que ce soit la pochette élégante, la prise de son qui n'a rien à envier aux productions de studio (au choix : son 2.0 ou 5.1, très équilibré), ou la qualité de l'image, extrêmement nette et bien éclairée. Des incrusts vidéo viennent parfois en surimpression, apportant une touche onirique sur certaines séquences. Dans ce décor où le public est attentif et discret, le groupe évolue avec une remarquable rigueur technique, visitant ses trois albums, agrémentés de deux morceaux inédits (à venir sur le prochain?) : 'Remember Your Name' et 'Hard-boiled Wonderland'.
Ceux qui connaissent la musique d'Osada Vida retrouveront le coté progressif mi-métal mi-jazz habituel aux compositions du groupe, avec une basse mieux mise en valeur qu'auparavant, ce qui est une bonne surprise. Le choix des titres constitue une excellente présentation de l'inspiration des Polonais, mettant en avant les qualités techniques des musiciens, très à l'aise dans les passages instrumentaux.
Les extras contiennent les éléments habituels, biographie et discographie du groupe, galerie de photos et images pour fond d'écran, ainsi qu'une interview du claviériste Rafal Paluszek et du bassiste / chanteur Lukasz Lisiak, interview qui donne lieu à un joli moment de sincérité, se rattachant à la principale critique portée sur le groupe. Répondant à une question sur l'orientation de plus en plus instrumentale de la musique d'Osada Vida, Lukasz tient à répondre lui-même : "Il y a une raison très simple à cette approche : nous n'avons pas un bon vocaliste dans le groupe (regards entendus avec Rafal). C'est pourquoi nous ne voulons pas développer les parties chantées – et c'est la seule raison. Nous pourrions faire des parties vocales plus longues, et je suppose qu'Adam, notre batteur et auteur, a plein de choses à écrire, mais de toutes façons nous ne voulons pas tourmenter nos auditeurs avec des lyrics inintéressants, et nous préférons nous concentrer sur les parties instrumentales." Le fait est que la présence scénique de l'intéressé change dès qu'il se met au micro, perdant le bel allant dont il fait preuve dans les séquences instrumentales : il est visiblement à la peine, ce qui est très regrettable compte tenu de la très belle prestation offerte par ailleurs.
Cette lucidité coïncide avec les reproches que notre site adressait au groupe à propos des albums studio : avec un vocaliste de talent, Osada Vida aurait toutes les cartes dans son jeu pour nous livrer des opus à venir très prometteurs. Reste à se mettre en quête de l'oiseau rare ! A cette (consistante) réserve près, Where the Devils Live est une très belle captation scénique du savoir-faire des Polonais.