Deux années après Elemental, Loreena Mc Kennitt revient au devant de la scène celtique avec un album consacré à l'hiver, comprenant de nouveau une majorité de morceaux traditionnels typiques de cette saison, aux côtés de trois compositions originales.
Bien loin de réussir à chasser l'hiver rigoureux, ces 10 plages vont entraîner l'auditeur dans un univers cotonneux, propice aux rêveries contemplatives de coin du feu. Reprenant les mêmes recettes minimalistes que sur son premier album, la belle Canadienne nous délivre en revanche des chansons sensiblement plus longues, toutes empreintes d'une même mélancolie : rythme lent, accompagnement instrumental feutré voire même inexistant quand elle se lance a-capella, tout est réuni pour mettre en valeur et sublimer une voix en or, de plus en plus à son aise au fur et à mesure de ses montées dans les aigus.
L'atmosphère quasi-mystique qui entoure certaines plages est renforcée de surcroît par un enregistrement effectué en partie dans des églises, conférant à l'ensemble une ambiance dépouillée de tout artifice. C'est d'ailleurs à cause de ce dénuement que l'intérêt va quelque peu décliner au fil de l'enchaînement des différents morceaux, l'absence de changement d'ambiance et de rythme finissant par être préjudiciable à l'indéniable qualité de leur interprétation.
Au final, To Drive The Cold Winter Away s'inscrit dans la même lignée que son prédécesseur, posant les bases futures de la quête musicale de Loreena Mc Kennitt, mais sans vraiment révéler ce qu'il en adviendra, et ce dès l'album suivant. Un disque à écouter au calme, compagnon idéal d'une après-midi hivernale mais manquant quelque peu de variété.