Rebondir après le chef d'œuvre musical proposé sur An Ancient Muse et par la tournée qui a suivi - immortalisée sur le non moins magnifique DVD Nights From The Alhambra – n'était assurément pas chose facile pour Loreena McKennitt. Pour ce faire, l'artiste canadienne a opté pour un album de transition, évoquant les ambiances et couleurs hivernales.
Transition créative tout d'abord, puisque ce nouvel opus intègre cinq titres précédemment publiés en 1995 sur le même thème, sous la forme d'un mini-album épuisé depuis de nombreuses années (A Winter Garden). Transition de style surtout, puisqu'après les compositions luxuriantes et foisonnantes portées par de multiples instrumentistes d'origines diverses et variées proposées sur les trois albums précédents, Loreena revient globalement à des arrangements plus dépouillés, centrés sur les sonorités celtiques, comme un retour aux sources de son inspiration. Certes, un titre comme God Rest Ye Merry Gentlemen reste dans l'esprit world de ses dernières productions et s'impose sans conteste comme une des grandes réussites de cette nouvelle galette. Mais la plupart des compositions présentes sur l'album se drapent de simplicité, certaines proposant même un dénuement certain.
Intégrant ce nombreux chants de Noël réarrangés pour l'occasion (les fans francophones du Noël Nouvelet risquent de tomber de leur chaise !), l'ensemble cadre parfaitement aux ambiances souhaitées par l'artiste, et installe l'auditeur dans un bien-être propice à la rêverie au coin du feu. Une nouvelle fois, le violoncelle de Caroline Lavelle s'avère l'instrument indispensable à la musique de Loreena McKennitt.
Néanmoins, quelques plages moins intéressantes que les autres (In The Bleak Midwinter par exemple) viennent quelque peu diminuer l'intérêt général, faisant de cet album une œuvre certes agréable, mais loin des pièces maîtresses de la discographie de la Canadienne aux doigts de fée et à la voix en or.