Trois ans après Rebirth et un live très décevant, arrive ce cinquième album des brésiliens de Angra. Après des mouvements de line-up avec notamment le départ de André matos parti formé Shaman, le groupe est resté stable. Rebirth était déjà un ton au dessus du moyen Fireworks, mais le groupe cherchait encore un peu ses marques. Qu’en est-il de ce « Temple of shadows » ?
La formation nous présente un nouveau concept album issu de l’imagination de Raphaël Bittencourt (Guitare). Il nous conte l’histoire de Christopher Hunter, un croisé parti en guerre contre les idées de l’église catholique.
Angra réussit un excellent patchwork de ce qu’il sait faire de mieux. On trouve un typique morceau de heavy metal à l’allemande, Spread your fire, très classique mais idéal pour ouvrir l’album comme Nothing to say en son temps. Avec Angel and demons, la formation tempère légèrement le propos. Le titre est ouvert par un excellent riff qui diffère un peu du Angra habituel. On peut aussi apprécier les progrès d’Edu Falaschi au chant qui délivre une prestation exemplaire sur tout l’album, s’approchant de son illustre prédécesseur, parfois même un peu trop.
Côté titre speed, on retiendra Temple of hate avec la participation de Kai Hansen, pas très originale mais assez efficace. Winds of destination est plus réussi. Sous des abords très heavy elle apporte quelques surprises. La présence d’Hansi Kursch est un réel plus et musicalement le Brésil n’est jamais loin.
Le groupe propose donc une large palette musicale. Citons encore Waiting silence avec ses claviers rappellant un peu Dream theater tout en conservant la touche « Angra » caractérisée ici par de superbes chœurs. Mais ce sont surtout les influences sud américaines qui logiquement ressortent le plus. Sprout of time est un superbe titre mêlant Jazz et Samba avec une prestation splendide de Edu. On note aussi The Shadow hunter qui suis la même tendance en un plus heavy avec une légère touche progressive. Sur la fin de l’album, on remarque surtout Late redemption, très riche musicalement ainsi que vocalement.
On peut saluer la prestation des musiciens, guitaristes en tête. Les deux anciens du groupe sont à leur plus haut niveau aussi bien techniquement qu’en matière de créativité.
Avec cet album Angra est vraiment de retour. Il signe son opus le plus marquant après Holy Land tout en restant malgré tout en deçà de celui-ci. Les seuls défauts que l’on peut lui reprocher viennent des quelques longueurs dans sa partie finale et des titres typiquement heavy fort peu originaux. « Temple Of Shadows » devrait au final réjouir les fans du groupe et s’annonce comme une des sorties majeures de la rentrée métallique.