Il y a trois ans, les Ecossais de G.U.N. nous avait sorti une petite gâterie (un EP appelé "Popkiller"), histoire de nous montrer que douze ans après leur séparation, et leur quatrième et dernier album en date ("0141 632 6326" qui fût un gros flop), ils étaient bien revenus dans le monde des vivants. Trois années plus tard, les Britanniques passent à la vitesse supérieure et proposent à ceux qui ne les ont pas oubliés, un nouvel album intitulé, de manière opportune, "Break The Silence".
Alors, une question brûle irrémédiablement les lèvres : ce nouvel essai aura-t-il autant la bénédiction des foules que l’eurent leurs pépites anciennes "Gallus" et "Swagger", à l’époque où "Steal Your Fire" (jetez une oreille sur ce titre s’il ne vous dit rien, il est énorme) et la reprise de "Word Up !" de Cameo cartonnaient dans les charts et où le combo tournait avec les Stones, Def Leppard et Bon Jovi ? Voyons ça de plus prés.
G.U.N. fait du Rock tantôt musclé, tantôt Pop avec des touches de Glam, et il le fait fort habilement tant les mélodies font ici mouche à tous les coups. Les frères Gizzy (guitare et vocaux) sont des performers en la matière, ce qui fait de cet opus une usine à hits. Dante, l’homme au micro, a un organe vocal du genre caméléon, on pense à Axl Rose et à Jagger notamment, et son frère passe avec aisance d’une rythmique percutante à des ambiances plus catchy. Du coup, il en est ainsi de cet album qui varie les plaisirs et nous emmène souvent vers Cheap Trick ("Lost And Found" où Dante nous fait parfaitement l’Axl, "Caught In The Middle", "Last Train" et "Break The Silence"), Gun’s N’ Roses ("Innocent Thieves") et The Cult ("14 Stations") entre autres. Vous trouverez une seule ballade dans cet opus mais elle est de taille, "How Many Roads" et ses légers chœurs féminins vont vous mettre à genoux.
Voici un album totalement calibré pour les radios et les stades. Malheureusement la radio est de nos jours le domaine des handicapés du tympan (il est ici question des programmateurs et non des magnanimes auditeurs) et les stades celui des handicapés du cerveau (il est ici question des mecs en bleu qui courent après un ballon rond et non des charitables supporters). Ainsi, fidèle lecteur, profite des bonnes idées de MW et fonce sur cette petite bombe car tu risques fort de peu en entendre parler.