15ème album de l'histoire tourmentée de UFO, "Covenant" voit le jour en 2000 et met fin à un long silence discographique de 5 années depuis la sortie de "Walk On Water". Ce dernier avait vu le retour à la guitare du fils prodigue, Michael Schenker, après 17 ans d'absence et le live mythique "Strangers In The Night". Pourtant les retrouvailles avaient tourné court, Schenker plantant UFO en pleine tournée de promotion du disque. Et pourtant, c'est bien le taciturne guitariste que l'on retrouve ici avec Phil Mogg et Pete Way, mais sans deux autres historiques, Paul Raymond et Andy Parker, en froid avec leur partenaires. Et de fait, après de tels rebondissements dignes des pires séries télévisées américaines, on peut se demander si UFO est encore capable de proposer quelque chose d'intéressant, surtout après un "Walk On Water" de grande qualité et qui faisait office de quasi miracle après une période compliquée à la fin des années 80.
"Covenant" n'est pas la catastrophe redoutée. Il est certes un cran en dessous de son prédécesseur, mais parmi les 11 titres au programme se trouvent de très bons, d'autres de qualités, et malheureusement, il y a aussi du remplissage. Mais de véritables pépites se trouvent dans ce disque de Hard-Rock à l'ancienne, pour peu que Schenker se fasse violence à la guitare et ôte le pilote automatique. Ainsi, "Unraveled" est un tube en puissance parfaitement chanté par un Phil Mogg au top de sa forme, à la mélodie imparable et surtout, avec un solo brillant, technique et mélodique, dont Schenker semble seul posséder le secret. "Fool's Gold" est un autre excellent morceau, mélangeant blues et Hard-Rock avec un feeling de grande classe. Il est brillant et passionnant, mettant à l'honneur chaque musicien de belle manière. A coté de ces deux classiques se situent ensuite de bons titres de hard mélodique, bien chantés et joués même si Schenker fait souvent le strict minimum sans chercher à se dépasser. Ainsi, "Midnight Train", "Love Is Forever", "Rise Again" et "Serenade" font leur effet, cette dernière étant un poil au dessus du lot. Belle ballade mélodique, elle est magnifiée par un riff de grande qualité et un superbe break flamenco.
Tout n'est cependant pas rose dans cet album. Il y a du banal et même du mauvais. Avec "In The Middle Of Madness", "The Smell Of Money" et "Cowboy Joe", UFO récite ses gammes sans imagination, présentant du Hard-Rock de bas étage aussi vite écouté qu'oublié. Ces titres donnent la fâcheuse impression que le tout a été un peu bâclé et concentré sur quelques titres de qualité, et cela est dommage tant on sent le trio Mogg - Way - Schenker capable de faire du bon le long d'un album entier.
"Covenant" reste malgré tout un album honorable de la part du vétéran britannique qui signe son entrée dans les années 2000 avec de bons restes. Bien sûr, cet opus ne rivalise pas avec l'âge d'or d'UFO mais il mérite quand-même que l'on s'y penche pour ses bons titres. A présent, il faudra voir si cette association avec Schenker sera autre chose qu'un feu de paille comme cela a trop souvent été le cas dans le passé.