Après trois ans et deux albums, Peter Nicholls annonce qu’il quitte IQ et s’en va former très rapidement Niadem’s Ghost avec, entre autres, le batteur d’un groupe punk. Il n’y a réellement qu’un album accessible à ce jour puisque que le suivant, "Thirst", sortira uniquement en cassette juste avant le retour de Peter au bercail.
Loin du progressif puissant d’IQ, Niadem’s Ghost fait la part belle aux compositions proches des cinq minutes, aux mélodies racées et aux instrumentations soignées. Point de lueur progressive tourmentée ici, mais plutôt des titres qui sentent bon la new-wave de l’époque -on est au firmament des The Cure ou New Order- à l’image de Child Bride et sa longue introduction instrumentale.
La voix nasillarde et androgyne de Nicholls fait mouche et c’est lors de ses interventions que l’on comprend le traumatisme qu’a pu subir le quatuor anglais lors de son départ. La production n’est malheureusement pas forcément au top et le manque de claviers se fait rudement sentir en n’offrant aucune réplique à la guitare. Le traitement sur la voix de Peter apporte un effet de réverb’ gênant pour profiter pleinement de celle-ci et son utilisation pratiquement permanente devient rédhibitoire à la longue (Strange Parade par exemple). Les plages très rock pullulent (Little Giants, The Rage, Never Again pour ne citer qu’elles) et sont finalement celles qui sortent du lot en apportant une percussion directe, simple et sans fioritures.
Cet écart discographique est une curiosité certaine pour Peter Nicholls mais ne laissera pas forcément une empreinte majeure au regard des points négatifs listés ci-dessus. Bien sûr, cet album a 25 ans ( !) et la technique a évolué, et c’est sur ce point que nous émettrons une réserve en délivrant tout de même une note raisonnable compte tenu du fond plus que potable présent ici, malheureusement desservi par une enveloppe perfectible.