Métronomiquement, INXS aligne les albums chaque année depuis 1980. "Shabooh Shoobah" est le troisième en deux ans pour les Australiens et marque un réel changement, puisqu’avec celui-ci, ils vont conquérir les Etats-Unis et y placer un premier single dans les charts (The One Thing).
En plus du premier single, INXS en sortira trois autres, tous classés en Australie (Don’t Change, To Look At You et Black & White). L’évolution musicale fait un bond puisque la new-wave de l’époque inonde complètement cet opus. Les synthés se font majeurs et utilisent les sons qui font aussi la gloire de Simple Minds par exemple. Les pédales utilisées sur les guitares complètent la panoplie et c’est tout à fait criant avec Look At You et Don’t Change.
La production apporte une impression d’ampleur en surlignant les basses fréquences –le traitement de la basse est symptomatique- et utilisant des sonorités assez grave pour les claviers. Il reste tout de même une légère empreinte de la période ska (le rythme de Soul Mistake, Here Comes, Black & White) tout en laissant largement les cuivres de coté.
Le martelé, hypnotique et planant Old World New World fait la part belle au saxophone en lui laissant la main pour des soli salvateurs. Il est accompagné par une section de cuivres pour donner encore plus de profondeur. Une composition assez caractéristique de la diversité musicale qu’INXS pouvait proposer à cette période.
Si la production était le parent pauvre des deux premières livraisons, ce n’est plus forcément le cas car, même si le temps a fait son travail, la justesse des compositions compensent ce petit détail. "Shabooh Shoobah" confirme le basculement d’INXS vers la période frugale à venir, et ceci dès "The Swing" deux années plus tard. Cet album conclut donc le tryptique inaugural du combo et sera celui qui fermera la période d’expérimentations qui aura tracé la route des Australiens vers le succès.