Trois ans après un premier album totalement instrumental souffrant de quelques petits soucis de production, Drama revient avec de nouvelles dispositions. Un nouveau line-up (Richard Langlois est parti ainsi que Jean-Marc Leclerc, Eric Azhar a donc pris les commandes des claviers) a été constitué avec l’arrivée de Ralph Adam pour les chœurs – qui a mastérisé l’album, ceci explique peut être cela - et surtout de Louis Di Fusco au chant.
Autant le dire tout de suite, si la musique de Drama a pris de l’assurance et la production a passé un cap, nous attendions beaucoup du nouveau chanteur. Malheureusement pour nous (et le groupe ?), c’est bien lui qui va gâcher la fête qui s’annonçait pourtant superbe. Erreur de casting ? Choix calculé ? Eric Azhar devait-il rendre un service ? Quoi qu’il en soit, la voix éraillée et limitée en puissance de Di Fusco fusille littéralement les quatre titres concernés, même si Proxima Centauri et sa flûte pouvaient à peu près sauver ce qui pouvait l’être.
Dommage car les passages où Di Fusco n’intervient pas et les trois instrumentaux restants sont de purs moments de jouissance auditive tant le travail est remarquable. Ajustement idéal de chaque instrument, sonorités multiples pour les synthés, basse/batterie jouant plus que juste et en finesse, utilisation d’instruments folkloriques (Taj Mahal) dont nous ne connaîtrons injustement pas les intervenants. L’introductif La Magna Carta scelle efficacement l’assise musical avec ses nombreux tiroirs. Cette plage est inspirée du film "Braveheart" - Eric Azhar a eu la très bonne idée de commenter le pourquoi de chaque titre dans le livret - et on y retrouve les joutes guerrières ainsi que l’histoire d’amour du film.
"Flying Over The 21st Century" aurait pu devenir un incontournable du rock progressif sans cette énorme erreur de casting. La magie opère jusqu’à la dixième secondes du second titre... Puis il est nécessaire de se faire violence et se focaliser sur les passages instrumentaux. Rageant !