En 2001, Moongarden cherche son identité musicale et "The Gates of Omega" sera le premier album proposant une nouvelle orientation du groupe italien vers ce qu'ils définissent eux-mêmes comme de la dark pop progressive.
Si les deux premiers morceaux ne sont pas très longs en regard du reste de l'album et nous entraînent dans une ambiance assez classique de rock progressif, tout en guitare pour le premier et grand piano pour le deuxième avec un final d'une beauté à couper le souffle, le troisième titre change la donne. Pièce maîtresse du premier CD, c'est une longue composition de 27 minutes dans laquelle la voix de Luca Palleschi va chercher des accents Hogarthiens. La musique est plutôt sombre et nécessite une écoute attentive pour en cueillir toute la subtile magnificence. Tout est dans l'atmosphère planante avec un volume sonore qui décroît pour arriver à n'être en son milieu qu'un silence troublé par quelques pépiements d'oiseaux ou des bruits de pas dans la neige. Le final est là encore magnifique avec des claviers entre le Pink Floyd de "Wish you were here" et le Genesis de "A trick of the tail".
Le deuxième CD est plus équilibré dans la longueur des titres mais est tout aussi surprenant que le premier par la diversité des ambiances et des sonorités que l'on y rencontre, comme la flûte, la guitare acoustique, une rythmique entêtante, le mellotron, des guitares floydiennes, des breaks déroutants, un piano, etc... Et toujours cette voix, un rien rocailleuse et terriblement prenante.
A l'exception de sa durée qui peut sembler excessive, "The Gates Of Omega" est un sans faute. Si vous appréciez le rock progressif lorsqu'il oscille entre ombre et lumière, entre le néo trop prévisible du sud et l'ambiant trop glacial du nord, Moongarden devrait vous satisfaire.