Dire que Simple Minds a touché au succès mondial avec "Once Upon A Time" serait un doux euphémisme. Un album vendu par millions d'exemplaires, des singles qui ont squatté les ondes FM ("Sanctify Yourself", "All The Things She Said", "Ghostdancing" et surtout "Alive And Kicking"), des tournées à n'en plus finir, tout a réussi au groupe écossais. Il n'est donc pas surprenant que sa maison de disque (Virgin) décide de capitaliser sur ce tsunami en demandant à Jim Kerr d'enregistrer le premier live de Simple Minds. Celui-ci est alors capté au Zénith de Paris les 12 et 13 Août 1986, sauf le titre "Someone Somewhere In Summertime" enregistré à Sydney en compagnie de Lisa Germano (John Mellencamp Band) qui vient y poser ses lignes de violon avec délicatesse et poésie. Orné d'une transposition de la bague du Claddagh qui deviendra le symbole du groupe par la suite, ce "Live – In The City Of Light" déboule donc dans les bacs sous la forme d'un double-album.
Comme il fallait s'en douter, la setlist fait la part-belle aux titres de "Once Upon A Time" dont 3 seulement ne sont pas présents ici, parmi lesquels "All The Things She Said", ce qui n'est pas sans surprendre. Ces morceaux sont restitués dans des versions relativement proches des originaux, même si Simple Minds joue parfois les prolongations, étirant une introduction pour faire monter la pression au sein du public ("Sanctify Yourself"), ou rajoutant un final épuré sous forme de duo chant – piano pour appuyer son propos ("Oh Jungleland !"). "Ghostdancing" représente une bonne ouverture de concert avec son introduction en fading et son énergie communicative, alors que "Alive And Kicking" et "Once Upon A Time" sont toujours aussi majestueux, mettant ici en valeur les superbes chœurs de Robin Clark.
"Sparkle In The Rain" (1984) et "New Gold Dream" (1982) fournissent la quasi-totalité des titres restant, certains étant remaniés dans des versions plus aériennes, comme "Book Of Brilliant Things" doté d'une montée en puissance gorgée de feeling, un "East At Easter" minimaliste sur lequel le chant de Jim Kerr n'est soutenu que par la guitare de Charlie Burchill et quelques nappes de claviers, ou un "New Gold Dream" atmosphérique s'étirant en longueur pour permettre un atterrissage tout en douceur en fin de concert. Avant cela, Simple Minds dégoupille un fabuleux medley à l'énergie communicative, débutant par "Love Song" tiré de "Sons And Fascination" (1981), enchainant sur le "Sun City" écrit par Steven Van Zandt (guitariste de Bruce Springsteen) dans le cadre d'Artists United Against Apartheid, et terminant ses plus de 7 minutes de feu d'artifices par le "Dance To The Music" de Sly & The Family Stone, le tout voyant Jim Kerr partager le chant avec Robin Clark et Mel Gaynor (batterie). Il faut dire que le leader-vocaliste semble parfois un peu fatigué, ayant par exemple du mal à pousser sa voix sur un "Don't You (Forget About Me)" attendu comme le Messie par le public, et dont le final est malheureusement affaibli par un fade-out nous privant de l'enthousiasme d'une foule chantant le refrain à gorges déployées.
La mise en retrait quasi-systématique du public par le mix est d'ailleurs regrettable et prive l'ensemble du principal ingrédient liant un ensemble dont la cohérence devait pourtant être assurée par l'unité de lieu et de date de l'enregistrement. Dommage, même si ces quelques défauts n'empêchent pas "Live – In The City Of Light" de s'imposer comme un album incontournable, seul témoignage live d'un groupe alors au sommet de sa gloire et de son inspiration artistique.