Formé à Melbourne en 2008 par 2 frères, Luke et Scott Ancell, officiant respectivement à la guitare et à la batterie, A Lonely Crowd sort son premier album, "User Hostile", fin 2011. Chose étrange pour un groupe se revendiquant du mouvement progressif, "User Hostile" se compose de 16 morceaux tournant autour de 3-4 minutes chacun, le plus long titre ne dépassant pas 7 minutes. Malgré tout, au vu du contenu, musicalement parlant, l'on ne peut pas affirmer le moins du monde que cela soit une démarche commerciale, aucun titre n’étant assez accrocheur pour en faire un single.
Autant le dire tout de suite, cet album est inégal: il oscille entre le très bon et le très mauvais, parfois en l’espace de quelques secondes. En effet, le chant est assuré en grande partie par Xenia Havales, dont la voix assez douce (et moyennement maitrisée) contraste de manière maladroite avec des parties instrumentales très violentes qui n’ont que très peu d’intérêt et gâchent trop souvent les passages plus doux qui auraient pu se révéler intéressants avec plus de développement (‘Bipolar Bear’ ou la coda de ‘Make Your Scream’).
De plus les transitions entre ces différentes parties manquent cruellement de subtilité, tandis que l’ensemble de l’album, et même certains morceaux présentent des incohérences structurellement parlant, comme ce chant qui sort de nulle part à la fin de ‘Tightrope Somnanbulists’, morceau presque intégralement instrumental, ou pire encore, ‘Skyscrapers’, ou comment loger du Death-Melo en plein milieu d’un album progressif. Néanmoins, l’utilisation de la flûte tout au long de l’album, ou même certains passages plus inspirés viennent relever le niveau (‘Misunderstimated’ et les passages acoustiques de ‘End Without End’, rappelant fortement ‘Harvest’ de Opeth) et créent des ambiances assez intéressantes.
A Lonely Crowd semble chercher sa voie et osciller entre tant de styles qu’il ne sait plus où donner de la tête, donnant un rendu brouillon, répétitif et très souvent incohérent. Le côté expérimental, tout en étant revendiqué, ne semble pas assumé et perd trop souvent l’auditeur.