Deux grands mystères habitent cet album bien médiocre : comment peut-on embaucher un chanteur aussi catastrophique ? Et comment parvient-on à dégotter 16 guitaristes, 7 bassistes et 6 batteurs de grande renommée quand on est un claviériste italien inconnu ?
Mistheria (le pseudo de cet auto-proclamé virtuose des claviers) possède un bon carnet d'adresses, c'est déjà ça. Pour le reste, c'est la bérézina.
Dans ce très long cd de presque 80 minutes, se succèdent des morceaux de speed metal aux accents baroques, mais toujours très agressifs (Stratovarius et Edguy meets Malmsteen et Artension, en quelque sorte). Les parties instrumentales de Mistheria n'ont rien d'extraordinaire. On sent bien son parti-pris Kuprij à fond, sa bonne maîtrise du piano classique, mais à part ça...
Le groupe de base est composé de musiciens italiens, mais un des arguments de "messenger of the gods" est le panel d'invités à faire pâlir d'envie Derek Sherinian.
La liste des guests est interminable, mais en dehors des solos de guitare, qui tous se cantonnent à battre les records de vitesse, on se demande si ça valait le coup. Le morceau titre "messenger of the gods" est peut-être bien le seul à sortir du lot. Les musiciens y font preuve d'une vraie maestria. Et comble de l'ironie, aucun invité sur celui-là !
Avec un peu plus de modestie, Mistheria pourrait progresser, mais tant qu'il sera persuadé de représenter la virtuosité incarnée en s'exprimant dans un style aussi pauvre, il ne pourra qu'intéresser les fans du Malmsteen le plus kitsch.