En trois albums et un live, Children Of Bodom a complètement bouleversé le petit monde du metal avec son cocktail de heavy néo-classique, de death et de black métal. "Follow The Reaper", le 3ème album sorti en 2000 et produit par Peter Tägtgren, avait confirmé le talent hors normes du quintet. De fait, l'attente du 4ème opus, "Hate Crew Deathroll", fut bien longue tant le groupe a converti nombre d'auditeurs impatients de gouter à cette nouvelle offrande.
L'album va mettre près d'une année à être écrit avec un nouveau producteur aux manettes. Il nous fait découvrir une formation ayant muri que l'on sent un peu moins exubérante dans ses duos de claviers et guitares. La formule reste la même avec quelques passages plus lourds et Thrash faisant leur apparition.
Ce serait mentir de prétendre ne pas passer d'excellents moments à l'écoute de ce disque très court, 9 titres en 36 minutes. Car 'Needled 24/7', 'Bodom Beach Terror', 'Angel Don't Kill', ou encore 'You're Better Off Dead' sont de superbes titres taillés dans le meilleur de Children Of Bodom. Ces chansons sont ultra-rapides mais avec de nombreuses touches mélodique et techniques qui font la différence, rappelant un peu l'explosivité d'Impaled Nazarene. Wirman et Laiho démontrent encore un niveau assez incroyable, distillant riffs et soli avec une classe énorme.
Mais, pour la première fois dans leur carrière, Children Of Bodom déçoit en proposant des titres plus Heavy que l'on peut qualifier de génériques. 'Lil' Bloodred Ridin' Hood', 'Triple Corpse Hammerblow' et 'Sixpounder' sont par exemple assez bruyants et très communs. Le groupe y applique une formule désormais bien connue et les éléments Thrash ne collent pas forcément bien à son identité.
Malgré tout, "Hate Crew Deathroll" reste un album solide de la part d'un groupe envers lequel on devient exigeant tant il a montré de qualités et tant on le sent capable de faire mieux. Children Of Bodom reste une valeur sûre et montante de la scène extrême et cet album ne devrait pas avoir de mal à faire un carton. Mais on ne saurait trop conseiller à Alexi Laiho et ses hommes de ne pas s'endormir sur de si jeunes lauriers.