En neuf albums, les Hongrois d'Ektomorf ne sont jamais parvenus à se défaire d'une réputation assez médiocre de clone des formations à la mode, entre Sepultura, Machine Head et Soulfy. La récréation que constituait "The Acoustic" sorti début 2012, avait quand même laissé un poil d'espoir quand à une évolution de la musique du groupe, et surtout la formation d'une personnalité plus affirmée. "Black Flag" est déjà le 10ème album du groupe, et après tant de disques faibles et sans intérêt, on peine à croire à un miracle de la part d'une formation installée dans sa routine et son confort.
De fait, l'écoute de cette offrande balaye rapidement tout ces espoirs crédules. Ektomorf ne change pas et continue de rendre hommage à ses influences en les singeant encore et toujours. Tout le début de l'album est comme sorti des caves de Robb Flynn et de Machine Head, nouvelle grande influence des Hongrois, "War Is My Way", "Unscarred" et "The Cross" semblant avoir été composé par ces derniers à la fin des années 90 mais sans le même talent ni la même inspiration.
Par la suite, rien ne se détache et l'écoute de ces 14 pistes est laborieuse et ne devrait passionner que des novices en manque de sensations fortes. De "Cut It Out" à "Black Flag" en passant par "Private Hell" et "Fuck Your God", on navigue de nouveau dans le mauvais Soulfly. Vocalement, Zoltán Farkas ne se détache jamais de l'ombre de Max Cavalera, et musicalement, on se penserait plonger dans un disque moyen de la formation américaine. Tout cela crée un cœur d'album assez pénible à écouter d'une traite et que seul un court instrumental acoustique, "12 Angels, sort du marasme le plus complet en étant un interlude inattendu et frais.
La fin de l'album retombe dans les mêmes travers, "Never Surrender", "Sick Love" et "Feel Like This" achevant le disque de la pire des manières, sans idée, avec uniquement un thrash convenu au programme. Enfin, on touche le fond avec "Kill It", une chanson nauséabonde en faveur de la peine de mort avec des passages parlés qui donne au groupe une image extrémiste en plus de celle de suiveur qui lui colle à la peau. Finalement, avec "12 Angels", seul le final "The Pretender sort un peu du lot en mêlant des parties acoustiques à du rock métal plus accessible comme on en trouvait sur "The Acoustic". Dans ce registre, Ektomorf est nettement plus à l'aise avec une petite pointe du côté gothique qui rappelle ce que faisait Sentenced.
Malgré cela, "Black Flag" est un ratage de grande ampleur. Ektomorf reste ancré depuis pas mal d'albums dans une large médiocrité. "The Acoustic" restera sans doute l'exception de sa carrière et confirme qu'il n'a pas envie de changer ni d'évoluer. Il reste à espérer qu'il ne dupera plus personne tant il mérite d'être oublié pour faire place à de vrais bonnes formations de thrash.