Venus tout droit de Colombie, les cinq membres de Vorpal Nomad sont bien décidé à faire parler la poudre (!) avec leur premier album au propos dense et orienté power métal. Une excellente production permet à l’ensemble des compositions présentes ici, de rentrer directement dans le vif du sujet. La section rythmique envoie grave, les guitares déchirent l’atmosphère à l’unisson, et Felipe Machado Franco use de son gosier éraillé pour lier le tout. Avec une telle embarcation, l’entreprise ne risque pas de couler, d’autant plus que nos tympans sont littéralement pris d’assaut sans forcément provoquer un rejet automatique.
Cependant, Vorpal Nomad arrive à placer ici et là quelques moments de relative douceur, comme sur le long et progressif As The Otherworld Falls Down qui laisse place à des breaks où s’épanchent quelques nappes de synthés, et alors que des chœurs discrets apparaissent régulièrement. Point de longs soli de guitares mais des joutes régulières, tant en opposition qu’en duo, parsèment chaque composition. Mention spéciale à The Last Hero On Earth aux influences proches du hard-rock le plus dur.
Mais ce qui fait la force de ce groupe, c’est sa faculté à prendre l’auditeur en otage et à ne plus lui faire lâcher prise sur la durée. Savoir focaliser sans lasser n’est pas forcément le plus facile à concilier, mais Vorpal Nomad réussit pourtant cet exercice périlleux.
Sans révolutionner le genre, Vorpal Nomad synthétise dans un premier album -rigoureux en tout point- l’ensemble des bons ingrédients du genre pour réussir à monter une mayonnaise dense, épicée et racée qu’il ne lui reste plus qu’à dealer largement.