Jeune formation américaine originaire de Charlotte en Caroline Du Nord, A Hero A Fake a vu le jour en 2004. Après quelques démos, il s'est fait repéré par le label Victory et a proposé son premier disque en 2008, "Volatile". "The Future Again", qui nous est proposé, est le troisième album de la formation. Celui-ci propose un métal très en vogue aux Etats-Unis depuis quelques années, à savoir du Metalcore. Mais fort heureusement pour les auditeurs, A Hero A Fake n'est pas une simple formation de plus dans un genre rempli à l'extrême de groupes bien souvent forts médiocres. En effet, le quintet a l'heureuse idée d'agrémenter le style de base de progressif, de death métal, un peu dans l'esprit de The Black Dahlia Murder, mais aussi de hardcore et de passages plus rock. Ce mélange donne un disque intéressant et qui a la bonne idée d'être très court, 8 titres pour 28 minutes, ne permettant pas de lasser en remplissages inutiles.
"The Future Again" est très dynamique, puissant, et doté d'une production qui lui donne un son assez moderne et clinique, avec au chant un Justin Brown qui évite l'écueil des vocaux clairs, si souvent insipides, pour rester dans des hurlements convaincants, avec de temps à autres des vocaux plus typés hardcore ou d'autres dans une veine heavy moderne. S'y ajoute une grande variété musicale. D'un titre à l'autre le groupe ne se répète pas et montre une belle élégance dans l'enchainement des styles.
Avec "Mechanical Heart" et "Dead And Done", le disque débute de belle manière en présentant un visage très séduisant, en mêlant aux sonorités postcore et metalcore des mélodies de guitares accrocheuses pour un résultat d'une belle efficacité. Par la suite, le côté death mélodique fait son effet sur des titres comme "Port Hole" et "Princess Of The Sun" qui font penser à un bon mélange entre Soilwork et In Flames. Tandis qu'avec "Wild Fires", on retrouve même un titre de death teinté de progressif avec pas mal de changement de tempo, des guitares largement mises à l'honneur dans un style assez technique, et l'instauration d'une certaine ambiance assez atmosphérique qui aère à merveille le disque. Et quand, comme avec "The Constant", le ton se fait metalcore plus classique, ce sont des vocaux féminins et des passages mélodiques qui font la différence et font ressortir le morceau. "Wasted Miles" présente quant à lui un refrain surprenant, très punk rock mélodique dans l'esprit, qui file un joli coup de fraicheur à un titre au départ assez banal. Enfin, avec "I Have A Knife", le groupe sonne carrément hardcore, vocalement notamment, pour un résultat puissant, direct et sans concessions.
Ce mini-album est une belle réussite de la part d'un groupe qui confirme qu'il a pas mal de cordes à son arc. Cette variété devrait permettre à A Hero A Fake de sortir du lot. Nous suivrons en tout cas son parcours avec un certain intérêt tant il représente un bel espoir pour la scène metalcore. Car si plus de groupes de cette qualité se présentent, elle sortira peut-être de la caricature dans laquelle l'ont faite tomber nombre de formations génériques.