Si Boz Boorer a également joué avec The Polecats au début des années 80, et sorti deux albums avec les Shillelagh Sisters, il est surtout connu pour ses vingt années de dévouement à Morrissey en tant que compositeur, guitariste et arrangeur musical. Cela ne l'empêche pas, depuis le début des années 2000, d'ajouter à son arc la corde du projet solo en publiant tout les deux ou trois ans un album plus personnel. Le dernier en date était "Miss Pearl" dans lequel il exprimait sa passion et son talent pour un Rockabilly sautillant agrémenté de rythmiques et arrangements plus modernes.
Avec "Some Of The Parts", Boorer va plutôt diversifier son propos, tout en faisant montre de ses talents de compositeur et d'arrangeur et en restant plongé la plupart du temps dans le Rock Populaire des 60's et 70's. Ainsi, 'Turned To Stone' est un Rock très inspiré des premiers singles simples et faussement naïf des Beatles, laissant la part belle aux harmonies et mélodies vocales. 'Saunders Ferry Lane' sombre et plein de reverb, sur lequel le chanteur James Maker se la joue narrateur avec un certain talent, montre dès le second titre que Boorer ne va pas son contenter de dérouler la formule classique.
Et c'est peut être bien là que nous pourrons attendre le guitariste au tournant : certains vont regretter un éparpillement stylistique avec des titres comme le 'Jazz Interlude' qui, bien que pas mauvais, ne trouve pas vraiment sa place dans l'ensemble, et l'autre 'Bozanova' (pourtant original et au style très désuet, jusqu'à la mise en son et les vocalises passées d'une jolie latine) ainsi que quelques salves un peu convenues comme des 'Jackie Brown' et 'Sunday Morning…' plutôt bateaux.
Bien sûr, le Rockabilly reste de la partie avec les classiques 'Tokyo Calling' (contenant un très bon solo de guitare, exercice malheureusement trop rare dans cet album, surtout connaissant le talent de Boorer), 'Of Hooves' et 'Cast Iron Arm' (agrémenté de sax). Voilà donc une compilation de titres plutôt sympathiques et très (trop) accessibles desquels émergent quelques coups de maitre vraiment marquants. Agréable, mais vous n'y trouverez pas là l'album de l'année.