Paru en 1973, juste après "Demons And Wizards" et "The Magician's Birthday", deux albums qui passent à l'époque pour les chefs d'œuvre du groupe, "Sweet Freedom" était attendu de pied ferme par les fans et la critique. Uriah Heep fera-t-il mentir le dicton populaire qui avance : "Jamais deux sans trois" ? Le challenge était difficile et sous la pression commerciale, il est bien rare de produire des merveilles car l'inspiration ne se commande pas.
Loin d'être un album raté, "Sweet Freedom" manque d'un peu de matière. Quelques titres phares traverseront les époques et feront le bonheur du public lors des concerts : "Stealin’", "Sweet Freedom" ou "Pilgrim", ce dernier étant le seul où l'on retrouve cette ambiance heepienne faite de chœurs et d'envolées de claviers, ce style débordant de fantaisie démonstrative qui plait tant aux fans du groupe. Il y a bien sur cet opus quelques compositions percutantes, telles que "Dreamer" ou "Seven Stars", mais leurs durées sont courtes et la mise en place des instruments un peu brouillonne.
La ballade "If I Had The Time" et le très court "Circus", acoustique sautillant, peinent à remplir l'espace laissé vacant par le manque de réelle pièce maîtresse. La version remasterisée de ce CD, n'apporte pas beaucoup de bonus au vinyle original, car à part "Shunshine" qui est un inédit et une 'extended version' de bonne qualité de "Pilgrim", on y trouve surtout des lives de "Stealin'" et "Sweet Freedom" avec un son ... live ... digne de l'époque, c'est à dire indigne de figurer sur une production moderne.
Tous les fans d'Uriah Heep ont "Sweet Freedom" dans leur discothèque, parce qu'à l'époque on suivait ses icônes sur la durée, mais si vous faites aujourd'hui connaissance avec le groupe, jetez-vous sur les deux albums précédents et reportez l'achat de celui-ci à plus tard, quand vous serez devenu fan extrême du Heep.