C'est une tempête ! C'est un cyclone ! C'est une tornade ! Que dis-je, c'est une tornade ? C'est un ouragan ! Une chose est sure, leur nom définit parfaitement leur genre. Sound Storm sort son "Immortalia", véritable envolée épique de Power-Metal Symphonique, un phénomène (sur)naturel qui va vous emporter sur son passage, vous faire voyager et ne vous laissera retomber qu'une fois les 58 minutes écoulées. Bref, c'est aussi court que ça décoiffe, alors attachez vos ceintures !
Grâce à un premier effort, "Twilight Opera" sorti en 2008, le quintet italien semble s'être forgé une place dans le paysage Metal lui permettant d'obtenir les faveurs de Scarlet Records. La production s'en ressent et propose ici un véritable mur de sons. Dans la lignée directe de Rhapsody, on retrouve dans ce "Immortalia" des éléments mélodiques puissants renforcés par des claviers/pianos très présents, des patterns de Speed Metal - sur 'Back To Live', 'The Curse Of The Moon', ou encore 'Wrath Of The Storm' - guidés par un Federico Brignolo survolté et des envolées épiques aux ambiances tantôt extrêmement sombres, tantôt limite guillerettes. L'indispensable ballade 'Watching You Fading' - sur la perte lente d'un être cher - est bien faite, dotée d'un refrain puissant particulièrement accrocheur. D'autres titres, comme 'Faraway', ou encore 'Promises' (qui intègre les larsens non sans rappeler 'Cemetary Gates' d'un certain Pantera...) contribuent à surprendre l'auditeur, à lui donner du son neuf et à maintenir son attention jusqu'au bout de la petite heure d'écoute.
Mais là où cet album se démarque, c'est sur l'importance donnée aux détails. Là où une oreille distraite trouvera satisfaction grâce aux multiples phrasés rentre-dedans, aux riffs entrainants et à un aspect faussement simple et basique, l'oreille attentive tombera sur une richesse infinie de détails et autres finesses offertes à cet opus, des bruits d'ambiances aux changements de nomenclature ou d'inflexions épiques. C'est ainsi qu'en plein milieu de 'The Curse Of The Moon' s'invite un subtil arrangement de la fameuse 'Moonlight Sonata' de Beethoven, souvent reprise, mais ici parfaitement fondue dans la chanson et sur laquelle le chanteur Philippe D’Orange aborde le thème du loup-garou et semble se transformer sur un "I Am The Beast", passant de son chant lyrique à quelques grognements bienvenus. Le mix sur le chant est simplement bluffant. Des touches vocales féminines sont également disséminées çà et là, complétant parfaitement la voix de D'Orange.
Doté d'une grande qualité d'exécution et d'une excellente production, cet album va marquer cette rentrée 2012. Les Transalpins frappent aussi fort que rapidement et proposent un "Immortalia" tout simplement remarquable.