Harry Hess était le vocaliste du regretté combo canadien Harem Scarem, 'était' et 'regretté' car le groupe a déposé les armes au bout de 17 ans de bons et loyaux services, après l’album "Hope" sorti en 2008. Ce très bon groupe de Hard Mélodique a laissé, avec cette annonce, ses fans musicalement désespérés. Mais le Monsieur aimait trop la musique pour prendre une retraite anticipée (il n’a que 42 ans). Ainsi, quatre ans après son dernier essai musical, il nous revient avec son projet solo dont il nous avait livré un premier tome en 2003 avec l’album, moyennement apprécié, "Just Another Day".
Toutefois, si on prend le temps de s’attarder sur le nom des musiciens qui accompagnent l’artiste sur cet album, on s’aperçoit que ce sont ceux d’Harem Scarem. En effet, seul le bassiste n’est pas au rendez-vous, le guitariste s’occupant également de la quatre-cordes. Alors certes, quelques guest-stars viennent ponctuellement se mêler à la partie, comme le prolixe guitariste Magnus Karlsson, le renommé Tommy Denander (guitare et claviers), et la chanteuse Marcie Free d’Urunly Child, mais on peut se demander à quoi sert de splitter si c’est pour se rassembler quasiment à l’identique sur un autre projet. Quoiqu’il en soit, qu’importe l’idéologie de l’intention, le principal, n’est il pas d’avoir le plaisir de retrouver la voix cajoleuse de Hess et ses mélopées suaves. Car en effet, fans d’Harem Scarem, Hess fait ici du Harem Scarem dans le texte, ce en mode mid-tempo ou ballade la plupart du temps.
Ainsi donc, ce disque sonne plus AOR que Hard Rock mélodique, on pense d’ailleurs parfois à Bryan Adams (autre artiste canadien) dont la voix n’est pas si éloignée que ça de celle de Hess. Mais qu’importe que les propos versent plutôt du côté 'pastel' de la force, la qualité est là et les mélodies font mouche à tous les coups. Le titre éponyme, "Living In Yesterday" (le plus enlevé de l’opus) accroche d’emblée notre côté mélodicophile en nous proposant une livraison digne d’un Last Autum’s Dream inspiré, le suave et emballant "Reach For You" nous ramène à Stan Bush, le mid-tempo "Don’t Leave Me" et les rythmés "Nothing Lasts Forever" et "I Don’t Wanna Want You" nous la jouent habilement Rick Springfield, et les ballades (ou assimilé) sentimentalement 'dramatiques' que sont "It’s Over", "I Live For You" et "What If" collent des frissons. Que les dépressifs sentimentaux s’abstiennent.
Harem Scarem vient peut être de renaitre de ses cendres en carbonisant toutefois en route quelques atomes Hard-Rock. L’avenir nous le dira. Pour le moment, remercions Monsieur Hess de ne pas nous avoir laissé trop longtemps orphelins et profitons de cette galette vraiment fort sympathique.