Tout d’abord un peu d’histoire : situé entre Assiout et Louqsor, sur les bords du Nil, Abydos était la nécropole de This, la première capitale d’Egypte unifiée et le plus important lieu de sépulture royale du pays au début de l’époque pharaonique. Elle abrite notamment le sanctuaire du dieu Osiris ainsi que les temples de Sethi 1er et Ramsès II.
Maintenant que le décor est planté, intéressons nous de plus près à ce groupe au nom égyptien et surtout au personnage de la scène progressive qui se cache derrière ce projet : Andy Kuntz.
Le chanteur de Vanden Plas s’est lancé à corps perdu dans cette aventure personnelle aidé par son ami Stefan Glass dans un état d’esprit bien particulier. Ayant perdu plusieurs de ses proches, Abydos se trouve être est une sorte d’exutoire à son chagrin.
Il n’est donc pas étonnant que l’aventure à laquelle nous sommes conviés soit imprégnée d’éléments personnels et d’une certaine tristesse. Mais la mélancolie est loin d’être le seul sentiment dominant sur ce Abydos qui s’avère être rapidement un album complètement bluffant, particulièrement après un « Beyond Daylight » très terne.
Le style est ainsi fort éloigné de ce que l’on pouvait trouver chez Vanden Plas. Le métal incisif et direct a cédé la place à un métal au fond franchement progressif mais aux multiples formes.
L’introduction à la batterie tonitruante se verra être la première surprise pour un album de ce genre mais pas la dernière. Tout au long de l’écoute, vous ne manquerez pas de vous étonner de la richesse instrumentale et stylistique des compositions, paradoxalement complexes et simples à la fois. Symphonique par l’ajout d’instruments d’orchestre, gospel avec des chœurs somptueux, électro, heavy, hard rock mélodique, théâtral, acoustique…Tous ces qualificatifs sont autant de facettes que vous retrouverez intégrées à la perfection sur cet opus. Attendez vous à reconnaître fugacement du Dream Theater, du Queen, du Vanden Plas voire même du Jean Michel Jarre.
Le talent d’Andy Kuntz est ici éclatant, aussi bien dans certains exercices périlleux que dans le chant, varié et à la limite du méconnaissable. Abydos est sans aucun doute une révélation et l’on se voit presque à espérer retrouver un peu de cet univers dans le prochain album de Vanden Plas.