The Blue Hour est le troisième album pour Rhys Marsh, accompagné des son 'fantôme automnal', groupe à géométrie variable et au personnel fluctuant d'une production à l'autre. Pour cette nouvelle publication, le Norvégien, impliqué notamment dans The Opium Cartel, s'est entouré de nouveaux collaborateurs exclusivement autochtones comme il le souligne dans son dossier de presse.
Effet de cause à effet, la musique présente sur The Blue Hour exhale une mélancolie constante, à l'atmosphère cotonneuse, que ce soit dans des parties intimistes dignes des dernières productions de Talk Talk (Broken Light), ou bien dans des chorus plus soutenus. La présence des instruments à vents classiques - flûte, trompette, basson, hautbois ou clarinette - donne à l'ensemble une couleur toute particulière, que l'on accolerait volontiers à des jours sans fin typiques de l'été sous les latitudes les plus au nord du pays.
Difficile de décrire précisément le type de musique proposée par Rhys Marsh tant celle-ci s'avère intemporelle et vaporeuse, transportant l'auditeur dans un état de rêverie mélancolique. Le vocable quelque peu fourre-tout de 'art-rock' pourra cependant convenir à caractériser les huit compositions présentes sur The Blue Hour, celles-ci balançant entre passages instrumentaux aux sonorités jazzy pouvant monter crescendo, et parties vocales intimistes à l'accompagnement dépouillé. Le tout est réalisé avec une esthétique confinant au minimalisme, et assemblé avec une précision chirurgicale qui freine quelque peu le déclenchement d'émotions fortes.
Néanmoins, les amateurs de musique propice au recueillement et à l'évasion poétique ne laisseront pas de côté ces compositions d'inspiration contemplative, reprenant avec un minimum d'emphase les travaux d'un certain Mark Hollis, hélas aujourd'hui retiré des affaires.