Troisième côté d'un corpus de cinq albums gravés par Bvdub entre 2011 et 2012, The First Day intègre lui-même une série de créations baptisée "Made In Japan" et initiée par le label Home Normal. L'œuvre est proposée sous la forme d'un boitier au format A5 à l'intérieur duquel ont été glissées deux diapositives Kodak, dont l'une d'elle représente d'ailleurs un temple japonais. De son côté, le visuel est illustré par la photographie d'un bâtiment que l'on devine abandonné. Une mélancolie tranquille s'en dégage. Celle-ci imprègne tout du long cet opus qui permet à son auteur de (re)pousser à son paroxysme la durée de ses compositions qui toutes, à l'exception de la dernière, avoisinent les 20 minutes au compteur.
The First Day aligne ainsi quatre pistes seulement pour, encore une fois, plus d'une heure d'une musique électronique vaporeuse aux confins de l'Ambient et de la Deep Techno. Les différences avec ses prédécesseurs ou ses successeurs s'avèrent franchement minimes, encore qu'il y a des détails, de petites touches disséminées ici et là, témoignant que Brock van Wey ne se contente pas (tout à fait) de tricoter en boucle les mêmes motifs d'un album à l'autre. Mais, artiste aussi solitaire qu'introverti (les deux vont de paire), l'Américain créé avant tout pour lui-même et non pas pour un public néanmoins fidèle, et encore moins pour les journalistes. Son art se veut donc très personnel, ce qui le rend extrêmement attachant dès lors qu'opère un pouvoir d'envoûtement infini.
Par rapport à Resistance Is Beautiful notamment, The First Day voit rarement son électro-encéphalogramme s'emballer. Bvdub privilégie les (très) longues nappes monotones et cependant hypnotiques, même si "Never In The Prison Of Their Stars" et "While They Dreamed We Are There" palpitent au son d'une rythmique lancinante qui confine à la transe. Le titre éponyme, long de 27 minutes, se veut un vrai tour de force, offrant à Brock van Wey l'environnement idéal pour libérer son maillage éthéré habituel sur fond de voix féminines qui résonnen,t tel un écho lointain et ce, sans jamais lasser ni ennuyer. Là réside toute la magie de ce projet qui possède la capacité rare de vous transporter loin du quotidien.
The First Day n'est pas un album de plus dans la pléthorique discographie de l'Américain mais bien une pierre supplémentaire à une œuvre unique que l'on pourrait qualifier de Techno intimiste.