Quatrième album pour la paire Peterick / Hitchkock que cet "Immortal" qui nous est proposé cinq ans, tout de même, après un "Roaring Of Dreams" qui n’avait pas démérité. Disons-le tout de suite, cet album du géniteur de Survivor ne concurrencera pas ses devanciers. Bien que nous soyons (presque) tous d’accord pour avancer que Pride Of Lions n’a pas inventé la poudre, et encore moins la foudre depuis sa naissance, tant sa production musicale, certes léchée, demeure d’un classicisme à toutes épreuves et que ses velléités musclées ne feraient pas peur à votre grand-mère, nous pensions tout de même que faire plus classique et plus inoffensif n’était pas envisageable. Hé bien détrompez-vous, ils l’ont fait.
Avant d’évoquer les sujets qui fâchent de manière plus précise, il convient de souligner avec conviction que cet opus possède un son très propre, le mixage et la production sont hallucinants, que l’atmosphère 80’s est très palpable, qu’Hitchcock chante de mieux en mieux, ce qui n’est pas peu dire, et que Peterick fait toujours aussi bien l’amour à sa six-cordes. C’est un câlin le Jim. Mais que le démarrage de cet opus est pénible !
"Immortal" est sautillant mais fait du sur place, "Delusional" est simplissime – on dirait du Steinman sous amphétamines - ce qui est un moindre mal à côté de la niaiserie de la vidéo (qui vous est offerte ci-dessous), "Tie Down The Wind" nous roule dans la farine avec son début attirant qui ne débouche que sur des mélodies insipides, "Shine On" est bien propre sur lui (c’est la bande-son pour un prochain "Sister Act" ?) mais n’accroche pas, et "Everything That Money Can Buy" sauve un tantinet les meubles mélodiquement parlant, mais bon sang que cette ballade est primairement mélancolique ! A la suite, "Coin Of Realm" nous la fait "Eye Of The Tiger" mais pour un Stallone qui fait son âge, et "Sending My Love" la joue "Send Her My Love" de Journey mais sans la puissance émotive de ce dernier.
Heureusement, la fin de l’album, plus inspirée dans les mélodies et plus musclée (enfin) remet l’ensemble sur un chemin moins passe-partout. "Vital Signs", composé à la base pour Survivor et réarrangé, fait vraiment plaisir à attendre, tout comme l’énergique et emballant "If It Doesn’t Kill Me", la ballade "Are You The Same Girl", qui devrait enchanter Madame, et l’énorme "Ask Me Yesterday" qui arrive bien trop tard.
Voilà, la messe est dite, c’est presque de circonstance, Pride Of Lions s’est ici (presque) planté en beauté. C’est désolant au vu du potentiel des protagonistes mais il faut se faire une raison, sans l’apport essentiel de la voix d’Hitchcock qui guide quasiment à lui seul le navire mélodique, cet album serait d’un inintérêt notable.